Symbole de nos campagnes, le coq est au poulailler ce que le clocher est à l’église. Un chant qui revient plusieurs fois par jour. Une mélopée pour certains, du tapage pour d’autres. Ces gallinacés mâles vocalisent au lever du jour, mais il n’est pas rare que leur chant persiste en journée. La cohabitation entre riverains et propriétaires de coqs donne régulièrement lieu à des échanges à fleurets mouchetés, à des plaintes, à des débats en justice.

Jusqu’à l’abattage. Dernièrement, la petite bourgade paisible de Labastide-Clermont, au sud de la Haute-Garonne, a été confrontée à l’un de ces troubles de voisinage.

Treize coqs y ont été abattus par leur propriétaire. Le poulailler de ce particulier se trouvait à côté d’un lotissement, de quoi taper sur les nerfs des voisins.

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“Ce n’est pas un seul coq qui chantait. Il avait fait des poussins, devenus de jeunes coqs à leur tour”, explique le maire, Pierre Alain Dintilhac. Ce dernier, sollicité par les voisins irrités s’est fendu d’un courrier pour inciter le propriétaire à calmer le jeu. Le maire n’a pas directement demandé l’abattage de ses volatiles mais a incité “dans un courrier à trouver une solution, ou déplacer ses coqs dans une ferme plus adaptée”, affirme-t-il.

Prudent, Pierre Alain Dintilhac entend calmer le jeu précisant que “les litiges de voisinages, c’est quelque chose de très explosif ! “

Citoyens des villes et coqs des champs…

Dans cette même commune où “il n’y a pas de politique d’urbanisation massive”, la population a gonflé ces dernières années, et compte désormais près de 750 âmes. Ce ne sont pas forcément des citadins venus se mettre au vert “mais davantage des habitants des communes voisines un peu trop urbanisées qui ont fait le choix de notre village”, ajoute Pierre Alain Dintilhac.

“Les nouveaux venus dans les villas, les lotissements ne supportent rien ! Ni les chiens qui aboient, ni la tondeuse dans les jardins… alors les coqs qui s’époumonent, ça les dérange !” peste cette Clermontoise qui affirme que ce n’est pas une première prise de bec du genre dans ce village pour des “combats de coqs” entre voisins…

Et d’évoquer le cas de cette mamie de 86 ans, qui a dû se séparer à plusieurs reprises de ses coqs qui dérangeaient ses voisins route de Castelnau. Ce différend n’a cependant rien de semblable avec l’histoire de “Maurice”, ce coq le plus célèbre de France qui a défrayé la chronique en 2019, au terme d’un combat judiciaire. Avec la “loi du coq Maurice”, qui vise à définir et protéger le “patrimoine sensoriel des campagnes françaises”.