Méconnaissables dans le bon sens du terme par rapport au premier round (revers 2 à 0), les Bleus sont passés contre les Croates, dimanche 23 mars, à la loterie des penalties (2-2 score cumulé ; 5-4 tab) mais aussi en toute logique. Récit.
Il est 23h38, ce dimanche soir, quand les yeux ronds comme des billes de Dayot Upamecano se posent sur le gardien croate Livakovic. Le défenseur du Bayern s’élance lentement pour envoyer sèchement une mine en lucarne : 5-4. Fin de la séance de tirs au but, début de la cavalcade avec ses copains bleus… Mérité. Magnéto.
Emballé, c’est espéré ! L’avantage d’une double confrontation, quand on est passés à côté de son sujet au match aller (2-0), c’est qu’il n’y a pas de question à se poser au moment d’aborder la seconde manche. Au pied du mur croate, dans une enceinte dyonisienne qui ne demandait que ça, de vibrer, l’équipe de France s’est exécutée. Bien aidée en amont il est clair par un coaching qui, lui aussi, se révélait sans équivoque aucune.
Par ordre d’apparition au casting : Upamecano pour Konaté, Théo Hernandez à la place de Digne, Koné au relais de Guendouzi, Olise qui remplace Rabiot, Barcola qui supplée Kolo Muani. Cinq nouvelles têtes par rapport aux naufragés de Split. Une moitié d’équipe, quoi. Il n’avait pas dévoilé le pot aux roses, mais l’on s’en doutait fortement, à dire vrai : oui, Didier Deschamps ne pouvait faire autrement, ignorer à ce point le camouflet de jeudi passé. Le sélectionneur national avait ainsi tranché dans le vif bien avant le coup d’envoi, renvoyant à ses chères études son expérimental – et fatal – 4-3-1-2 par un beaucoup plus sécurisant et a priori emballant 4-2-3-1, offrant ainsi à son capitaine Kylian Mbappé un poste axial désormais de prédilection. Avec, en soutien, un Michael Olise dont on attendait monts et merveilles, peut-être pas, mais des étincelles, assurément. Pour allumer le feu car le billet pour le dernier carré – qui a un coût, la Ligue des Nations reste un trophée dans une carrière – était à ce prix-là.
Eh alors ?
Mention assez bien pour les travaux d’approche, beaucoup plus passable voire en dessous pour ceux de finition. Aussi, avant la pause, seules trois voire en étant généreux quatre situations sont à relever dans notre carnet : une demi-volée en pivot de Mbappé à côté (14), une volée là de ce même avant-centre du Real toujours pas cadrée (27), entretemps une tête sur corner de Tchouaméni au ras (16), un tir du droit signé Barcola sorti miraculeusement façon goal de hand par Livakovic avant les citrons (38). Bref, un chat au final relativement maigre : en effet, à la pause, les travées bondées de Saint-Denis n’avaient pu se « délecter » que d’une seule frappe cadrée !
Mais parfois il suffit de peu pour changer le cours d’une partie, le destin d’une rencontre. Genre un éclair de génie (n’hésitons pas, le dernier coup franc direct en compétition des Bleus remontait à… 18 ans, œuvre de Rothen aux îles Féroé) : lunette d’Olise (1-0, 52e). Un Michael Olise, décidément, pas loin d’être l’homme du match pour sa 6e cape puisque c’est lui qui sert ensuite Ousmane Dembélé pour la remise à l’heure des pendules (2-0, 80e).
D’où, logique, une respiration des coéquipiers de Mbappé avant une prolongation qui ne suffira pas à faire pencher la balance de leur côté malgré une domination qui a repris. Comme les occasions : duel Mbappé-Livakovic (117).
La suite, bénie des cieux, on la connaît…
Le 5 juin à Stuttgart contre l’Espagne
Qualifiée pour la finale à quatre de la Ligue des Nations devant la Croatie (2-0, 5-4 tab) après avoir été bousculée à split jeudi (2-0), l’équipe de France s’est du même coup simplifiée son parcours menant au Mondial outre-Atlantique (Canada, Mexique, USA). Elle commencera en effet ses Éliminatoires de la Coupe du monde 2026 en septembre contre l’Ukraine et l’Islande. Dans un groupe, le D, à quatre adversaires (l’Azerbaïdjan complète le quatuor). Mais avant ça, donc, elle se retrouve engagée début juin (le 5) dans le Final Four en Allemagne (qui s’est offert l’Italie), avec une demi-finale face à l’Espagne (qui s’est qualifiée vs les Pays-Bas aux tab) à Stuttgart.
