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DÉCRYPTAGE. Pompiers : piétonnisation des centres, baisse des effectifs… pourquoi les délais d’intervention des secours s’allongent en France

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Posted 1 days ago by inuno.ai

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l’essentiel
En l’espace de dix ans, les temps d’intervention des pompiers en France ont augmenté de plus de 18 %. Certains départements sont particulièrement mal lotis, notamment en Occitanie.

Qu’elles sont précieuses les secondes, pour nos services de secours. D’autant plus précieuses quand on sait qu’une minute de gagner, c’est 10 % de chances de survie supplémentaire pour une personne qui subit un arrêt cardiaque. En France pourtant, les 256 400 sapeurs-pompiers aujourd’hui en activité peinent à jouer contre la montre. Ces dernières années les temps d’intervention des personnels de la sécurité civile ont inexorablement augmenté. C’est en tout cas ce qu’indiquent les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur. En 2023, il fallait compter près de 14 minutes et 48 secondes entre votre coup de téléphone et l’arrivée des secours devant votre porte : dix ans auparavant, les sapeurs pompiers mettaient en moyenne deux minutes de moins pour arriver sur site. De quoi sérieusement impacter les chances de survie des personnes en besoin.

Notamment dans certains départements. Les données communiquées par la Sécurité civile démontrent de sérieuses disparités territoriales, qui plus est en Occitanie. C’est le cas en Aveyron et en Lozère, où les délais d’intervention sont les plus élevés de France : comptez à peu près 19 minutes par intervention. Inquiétude également dans le Tarn : un cas unique dans le pays puisque dans ce département, les délais ont plus que doublé en l’espace de dix ans, plafonnant aujourd’hui à 16 minutes et 30 secondes.

Auch fait lui aussi figure de “mauvais élève”, puisqu’en territoire gersois, les temps d’intervention des pompiers ont bondi de 45 % depuis 2014 : les secours mettent aujourd’hui plus de 17 minutes pour intervenir. Nombre de départements semblent ainsi payer le prix d’un affaiblissement continu du maillage territorial, d’une diminution constante du nombre de centres de secours et d’incendie, et sur certains territoires, une baisse notable des effectifs.

Piétonnisation, “sur-sollicitation”…

Mais sur le terrain, d’autres raisons viennent expliquer le rallongement préoccupant des délais nécessaires au bon déroulement des opérations de secours. Les professionnels du secteur déplorent des politiques d’urbanisme qui relèguent pas à pas les véhicules hors des centres urbains. “La piétonnisation des centres-villes vient complexifier l’accès à certaines zones”, déplore la Fédération française des sapeurs-pompiers, qui cite entre autres les exemples de Lyon (Rhône) ou de Grenoble (Isère).

À cela s’ajoute “l’ultra-sécurisation” de nombreux bâtiments résidentiels : “Quand vous passez des minutes entières devant un portail automatique, à attendre que la victime ou qu’un proche vous ouvre, vous perdez un temps précieux”, évoque un professionnel du secteur. Sur le bitume la problématique est toute autre. Les secours déplorent la mise en circulation continue de véhicules modernes quasi hermétiques aux sons extérieurs et donc aux sirènes : “Nous avons de plus en plus de mal à nous faire entendre des automobilistes, et cela rend nos passages difficiles”.

Outre les obstacles techniques, la profession a également compris qu’il était nécessaire d’en passer par des opérations de sensibilisation. On prône ainsi la fin de la sollicitation intempestive pour des effectifs déjà surchargés de travail : “De surcroît, si l’augmentation du nombre d’appels réceptionnés par les opérateurs, passé de 17,8 à 18,5 millions de 2022 à 2023, est une nouvelle preuve de la confiance absolue des Français dans le service public du secours, elle démontre aussi qu’il est parfois sollicité bien au-delà de son champ missionnel”, constate Julien Marion directeur général de la Sécurité civile et de la gestion des crises.

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