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SÉRIE 5/6. En attendant le procès de Cédric Jubillar, retour sur les lieux du mystère de cette affaire hors-norme. L’ancien lavoir à charbon de Blaye-les-Mines, avec son aura énigmatique et postapocalyptique, a tout pour alimenter l’imaginaire… Des spéléologues de la gendarmerie ont exploré les lieux en octobre 2021. Mais ce lieu n’a livré aucun secret aux enquêteurs.
C’est un lieu qui nourrit tous les fantasmes. Une gigantesque friche industrielle où se mêlent grandeur passée, abandon, exploration urbaine et ésotérisme. Un site rarement mentionné dans l’affaire Jubillar, mais bel et bien exploré par les enquêteurs.

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Et pas par n’importe lesquels : en octobre 2021, soit près d’un an après la disparition de l’infirmière de Cagnac-les-Mines, les militaires du groupe spéléo de la gendarmerie – appelés également groupe d’enquêteurs en milieu souterrain et basés à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) – ont inspecté les lieux. À cette époque, Cédric Jubillar était déjà en détention depuis juin.
L’ancien lavoir à charbon de Blaye-les-Mines, situé sur le site de “La Tronquié”, se trouve à une dizaine de kilomètres du domicile des Jubillar. Construit en 1928, il servait à séparer les cailloux du charbon et reste un site emblématique du bassin minier.
Cavités, gravats et résidus de charbon
Ce bâtiment imposant, fait de pierre et de métal, est une friche industrielle abandonnée depuis les années 1990. Un gigantesque édifice de sept étages, composé d’une ossature en béton et de poutres métalliques, qui émerge d’une forêt, et parsemée de cavités, trous béants, amas de pierres et détritus.
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Un lieu interdit d’accès et dangereux, mais qui attire explorateurs urbains, graffeurs, amateurs de fêtes clandestines et passionnés d’ésotérisme, fascinés par son ambiance postapocalyptique. À proximité se trouve l’ancienne exploitation minière de Sainte-Marie, l’une des plus grandes mines à ciel ouvert d’Europe.

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Cet ancien fleuron industriel, désormais à l’abandon, porte encore les stigmates de plusieurs incendies. Le temps a fait son œuvre, mais de nombreux puits restent visibles. En contrebas, à plus de trente mètres, stagne une eau issue des bassins de rétention.
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Un tel lieu alimente forcément l’imaginaire : entre cavités, plaques de béton et fer rouillé, gravats et résidus de charbon, il semble tout droit sorti d’un polar sombre où dissimuler un corps serait presque évident.
Un lieu qui semblait cocher toutes les cases d’un scénario criminel
Les recherches menées sur Cagnac-les-Mines n’ayant rien donné, les enquêteurs ont élargi leur périmètre à des lieux plus isolés, mais accessibles de nuit et propices à la dissimulation d’indices ou d’un corps. Le lavoir à charbon répondait à ces critères, ce qui justifiait sa fouille minutieuse. Toutefois, en raison des nombreux endroits inaccessibles sans équipement spécialisé, certaines zones restaient particulièrement difficiles d’exploration.
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Malgré son aura mystérieuse et ses allures de décor de thriller, le lavoir à charbon de Blaye-les-Mines n’a livré aucun secret aux enquêteurs. Ce lieu, qui semblait cocher toutes les cases d’un scénario criminel, rejoint la liste des pistes abandonnées dans l’affaire Jubillar. Comme pour le bois de Saint-Quintin, le cimetière de Saint-Dalmaze ou la ferme brûlée de Drignac.

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À mesure que le temps passe et que les recherches s’épuisent, le mystère demeure entier, laissant derrière lui plus de questions que de réponses.