SÉRIE 3/6. En attendant le procès de Cédric Jubillar, retour sur les lieux du mystère de cette affaire hors-norme. La maison inachevée des Jubillar à Cagnac-les-Mines, qui avait cristallisé les tensions au sein du couple, est le dernier endroit où l’infirmière tarnaise a été vue avant sa disparition dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
Plus de quatre ans se sont écoulés depuis la disparition de Delphine Jubillar, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, et le temps semble s’être figé au 19 rue Yves Montand, à Cagnac-les-Mines.
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La Peugeot 307 blanche en panne de Cédric Jubillar, qui va être jugé en septembre prochain par la cour d’assises du Tarn pour meurtre sur conjoint, est toujours garée dans l’allée qui mène à la maison du couple, devant un mur de parpaings monté à la va-vite par le plaquiste peintre, avant son interpellation en juin 2021, pour tenir les curieux à distance. À côté du véhicule se trouve le fameux “jardin des cœurs”, un petit autel érigé en hommage à Delphine avec ses fleurs, ses bougies et le portrait de l’infirmière tarnaise.
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Une “maison de Bidochon”
Aujourd’hui lieu de recueillement, la maison inachevée des Jubillar, sans crépi ni portail, qui “fait tache” dans ce quartier pavillonnaire, illustre les difficultés que le couple avait rencontrées au fil des ans.
Comme dans toute relation, les débuts étaient pourtant heureux. Cédric avait acheté en 2012 ce terrain de 600 m2, situé dans un petit lotissement en contrebas du bourg de Cagnac-les-Mines. Lui et Delphine avaient 25 ans et n’étaient pas encore mariés. Pour ce jeune couple amoureux, la construction de cette maison était la première étape de leur projet de vie, celui de fonder une famille.
Ils y ont finalement aménagé en 2014, année de naissance de leur premier enfant, Louis. Le peintre plaquiste avait encore de nombreux travaux d’aménagement et de finition à réaliser pour que cette bâtisse en briques devienne un véritable “cocon” familial.
Mais les problèmes financiers ont commencé à s’accumuler, tout comme les reproches de Delphine envers Cédric, son addiction au cannabis et son instabilité professionnelle. La maison, elle, reste inachevée. Les objets divers et la ferraille qui s’amoncellent à l’extérieur renvoient l’image d’un dépotoir à ciel ouvert.
Quelques mois avant sa disparition, alors que le couple est en crise ouverte, l’infirmière tarnaise résume son état d’esprit dans une série de textos envoyés à celui qu’elle espère être bientôt son ex-mari : “maison de Bidochon”, “voiture de Bidochon”, “je n’en peux plus de cette vie de Bidochon”.
Le mystère de la disparition
C’est au domicile familial que Delphine Jubillar est vue pour la dernière fois le 15 décembre 2020. Le lendemain matin, alors que Cédric a alerté les gendarmes de sa disparition, sa carte bancaire, son sac à main et sa carte d’identité sont toujours dans le salon. Ses lunettes cassées seront retrouvées en deux parties, l’une sur la table de la cuisine, l’autre, plus tard, près du canapé.
Les enquêteurs ont passé la maison au peigne fin. Sa structure et le sous-sol ont été sondés à l’aide d’un radar à ultrasons mais aucune trace d’un corps. Si les murs pouvaient parler…
Selon l’accusation, une violente dispute a éclaté dans le salon entre Cédric et Delphine le soir de sa disparition, lorsque les enfants étaient couchés. A-t-elle été tuée au sein du pavillon ? Quand ? Comment ? Où est passé son corps ? Autant de questions qui restent sans réponse à l’issue de l’instruction alors que le mari de l’infirmière tarnaise, placé en détention provisoire depuis près de 4 ans, continue de clamer son innocence.
