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Disparues de Nérac : “Dis-moi où sont les filles, je t’en supplie”… Une accusée en perpétuel conflit avec sa famille

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Posted 3 days ago by inuno.ai

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l’essentiel
Lors du deuxième jour du procès en appel pour infanticide de Naïma Bel Allam, ce mardi 25 mars aux assises du Gers, la mère et les frères de la mise en cause ont témoigné à la barre, permettant de comprendre la relation conflictuelle entre la mère des deux fillettes disparues et le reste de sa famille.

Pour comprendre comment s’est nouée l’affaire des disparues de Nérac, jugée actuellement en appel par la cour d’assises du Gers, il faut se pencher sur l’histoire familiale de Naïma Bel Allam. Accusée du double infanticide, la Lot-et-Garonnaise, dans le box des accusés, a été confrontée, ce mardi, aux témoignages de sa mère, de sa sœur et de ses deux frères.

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Considérée comme « la rebelle » de cette famille marocaine arrivée en France dans les années 1970, la mise en cause n’a jamais été en phase avec la cellule familiale. « J’ai pris mon indépendance, car je ne voulais pas faire la boniche pour ma mère et mon frère », confiait-elle la veille lors de son interrogatoire de personnalité.

“Ma mère divisait pour mieux régner”

« Ça a toujours été conflictuel avec Naïma. Elle est très secrète, concède sa sœur, qui n’a plus de contact avec elle depuis son incarcération en 2017. Elle n’aime pas qu’on dévoile des choses sur elle. Elle a toujours été comme ça, et ça s’est aggravé à la mort de notre père. » « C’est une tête de mule », précise à la barre son grand frère, qui s’est porté partie civile et qui est représenté par Me Virginie Belacel.

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Dans le rapport de l’enquêteur de personnalité, on se rend compte que la famille s’est disloquée à la mort du père de l’accusée, chef de famille et élément unificateur. Sa mère, qui va prendre le relais, « va diviser pour mieux régner, c’était sa stratégie », selon Naïma Bel Allam. « Ma vie entière a été consacrée à mes enfants. Ils étaient libres », lui a répondu sa mère, également partie civile dans ce dossier.

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Une figure maternelle égratignée à de nombreuses reprises par l’accusée lors du premier jour des débats, lui reprochant de nombreuses choses, notamment « de ne pas être venue à la naissance de ses filles » ou « d’avoir imposé » le mariage avec le père d’Inès et Nawal. Un gendre, qui est aussi son cousin, « qui n’a jamais été accepté » par sa belle-mère. Elle s’inquiète, en effet, de la consanguinité de la relation de sa fille et des répercussions sur leurs enfants. « C’est le fils de ma sœur, bien évidemment que j’étais contre. » Plus tard, il sera avéré que la lourde infirmité motrice cérébrale d’Inès et de Nawal est d’origine génétique.

“Elle nous a rejetés quand on a proposé notre aide”

Par la suite, Naïma Bel Allam va également couper les ponts avec sa fratrie. « Je ne fais pas confiance à ma famille, donc je ne leur parle pas », a affirmé cette dernière. L’accusée ne fait confiance à personne. Ni à ses proches, ni aux institutions. « Elle refusait les aides ménagères. Et elle nous a rejetés quand on a proposé notre aide, car elle veut tout faire toute seule », confiait sa sœur.

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Et celle-ci va se renfermer sur elle-même, devant s’occuper seule de ses deux enfants lourdement polyhandicapés. S’isolant jusqu’à craquer et commettre l’irréparable ? Ses frères et sa sœur ne la croient pas capable de tuer ses filles ni de les confier à un tiers. Mais, après huit années de procédure, ils n’en peuvent plus du secret. « Dis-moi où sont les filles, je t’en supplie », lancera sa mère, en pleurs, lors de sa prise de parole. « Elle a détruit la cellule familiale, déclarait la sœur de Naïma face aux enquêteurs. Face à son silence, nous sommes démunis. »

Le désarroi de la propriétaire de la maison où vivait l’accusée

Entre 2011 et 2017, Naïma Bel Allam a vécu avec ses deux filles handicapées dans une grande maison qu’elle louait à Barbaste. C’est là qu’elle aurait commis les meurtres d’Inès et de Nawal entre décembre 2016 et le printemps 2017. En première instance à Agen en juin 2024 et en appel à Auch, ce mardi, la propriétaire de l’habitation est venue témoigner des années de galère qu’elle vit depuis huit ans. Car, pour le bien de l’enquête, « la maison est détruite à l’intérieur », avec, entre autres, un trou dans le plancher et des cheminées démontées.
« Elle est cassée et sale. Et elle n’a pas été habitée pendant sept ans, notamment à cause des scellés. Maintenant, il faut qu’on se débrouille pour la remettre en état à nos frais. J’ai su tard que je pouvais être aidée, car on ne m’a rien dit. On a commencé les démarches auprès du ministère de la Justice, mais on n’a toujours pas eu de retour de leur part. »

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