En pleine confiance, l’ailier de l’Union Bordeaux-Bègles a été l’un des grands acteurs du large succès du XV de France à Dublin, ce samedi 8 mars (42-27, 4e journée du Tournoi des 6 Nations), en inscrivant deux essais. Il s’est également distingué par certains gestes audacieux…
Vous avez frappé un grand coup. Comment ressortez-vous d’un tel match ?
Déjà, c’était ce qu’on voulait faire. On voulait gagner ici, peut-être pas mettre 40 points, mais on voulait surtout se retrouver défensivement. Après deux matchs plutôt compliqués, je pense qu’on a répondu présent, notamment en première mi-temps. Après, on n’avait pas trop de doutes sur notre jeu offensif. On a réussi à bien le mettre en place, à marquer sur des contres notamment, ce qui était notre force sur ce match. On est très contents du résultat, très contents de l’état d’esprit, surtout en défense parce que ça fait du bien. Même si on prend 27 points, je pense qu’à la fin du match, on s’est un peu relâchés. Et puis il y a ce carton jaune (François Cros, NDLR), c’est toujours compliqué à gérer on va dire. Mais on est très contents d’avoir fait ce match et d’avoir pu sortir ce match, ici face à cette équipe.
Fabien Galthié parlait de “colère” au sujet de la blessure d’Antoine Dupont. Cela vous a surmotivés ?
Je n’ai pas revu l’action mais ce que je peux vous dire, c’est qu’évidemment, on était tous tristes de perdre Antoine. Mais quand on sait qu’il y a Max (Lucu), et moi je le connais beaucoup pour jouer à l’UBB avec lui, je sais que c’est un joueur exceptionnel donc je n’avais pas trop de doutes par rapport à sa rentrée. Mais c’est vrai qu’on était tristes pour Antoine mais on a dû passer au-dessus pendant le match parce qu’on ne voulait pas s’abattre sur notre sort non plus. On a réussi à être bons sans Antoine même si toute l’équipe a eu une pensée pour lui, et Greg (Alldritt) l’a bien rappelé à la mi-temps.
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Vous les avez sentis plier en seconde période ?
Oui, je pense que le second carton jaune qu’ils prennent en plus de l’essai leur fait mal. Et après on a réussi à être solidaires et à enfoncer le clou. Et en fond, c’est le clou. Peut-être aussi que le fait qu’en première mi-temps, ils n’ont pas réussi à marquer après avoir beaucoup insisté a fait pencher la balance en notre faveur.
Comment avez-vous vécu ces 20 premières minutes justement à défendre comme des morts de faim ?
On n’a pas réussi à trop sortir de notre camp, et eux ont été très bons dans l’occupation. Je pense qu’ils ont voulu être un petit peu gourmands à vouloir marquer sur touche, puis en jouant la pénalité vite à la main. Je suis très heureux de l’état d’esprit qu’on a eu en défense dans ces moments-là parce qu’ils sont costauds et généralement, ça leur réussit.
À titre personnel, vous semblez en pleine confiance…
Oui, en ce moment, il y a un peu tout qui me réussit à l’image de cette passe au pied. Je pense que si elle part comme je veux la mettre, je pense qu’on prend l’essai (rires) ! Cette passe au pied, elle était un peu osée et au final, ça nous réussit bien. Mais à l’avenir, je pense que ça peut aussi faire sept points contre nous donc celle-là, je pense que je vais la garder tranquillement au chaud et ne plus la sortir (rires) !
Que vouliez-vous faire ?
Je voulais la mettre plus devant pour Damian (Penaud). Je n’avais pas vu Osborne et quand la balle part, je vois Osborne et je me dis “ouh la la, heureusement qu’elle part derrière”. Puis après, Damien a trouvé une touche indirecte et c’est ce qu’il fallait faire. Donc là, on a eu un peu de chance, oui.
Quand on fait ça, c’est qu’on est en totale confiance ?
Oui, j’ai la confiance du staff, la confiance de mes coéquipiers, je pense que je suis en confiance aussi, donc ça pousse à tenter ce genre de choses, mais en l’occurrence, là, ce n’était pas la bonne chose à faire (sourire).
Quel regard portez-vous sur le record de Damian qui égale Serge Blanco et est-ce que vous êtes appelé à le battre très rapidement aussi ?
Je vais d’abord espérer que Damian le batte, si possible, la semaine prochaine. Non, je pense que je suis encore loin du record. Je ne sais pas à combien je suis exactement (17 essais en 18 sélections, NDLR). Je pense qu’il faut arriver à être vraiment constant mais ce n’est pas mon objectif premier non plus de marquer des essais. Je préfère faire des bonnes performances, être complet dans mon jeu que forcément marquer, même si ça me fait évidemment plaisir.
Mais vous en êtes à sept essais sur ce Tournoi, savez-vous ce que cela signifie ?
Je crois que je suis le meilleur marqueur français.
Vous dépassez Philippe Bernat-Salles (6 en 2001). Cela représente quelque chose ?
Oui et non. Je suis content évidemment.
Si vous marquez la semaine prochaine, ce sera le record absolu du Tournoi…
La semaine prochaine, je préfère qu’on gagne et que je ne marque pas plutôt que l’inverse, je vais vous dire. Si j’ai l’occasion de marquer aussi, on le voit sur le premier essai, c’est que les gros font vraiment un super boulot. Nous les ailiers, à l’image de Damian, on est vraiment là pour finir les coups.
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Est-ce que vous avez besoin d’un match comme ça après le Mondial-2023 ?
C’est vrai que ça faisait un petit bout de temps qu’on n’avait pas eu une performance aussi complète. Depuis la Coupe du monde, il y a eu ce match face aux Blacks qui était vraiment super mais avec plein de choses à revoir. Là, on s’est bien trouvés, que ce soit offensivement, défensivement, dans l’état d’esprit. Je pense que ce match, ça va être un de nos matchs références sur lesquels on va pouvoir travailler pour la suite.
Vous souligniez l’apport de Maxime Lucu. Son jeu au pied a été déterminant…
Oui, c’est vrai que Max, il a un jeu au pied énorme et il a été encore très bon, notamment sur les sorties de camp. Il nous a fait beaucoup de bien avec ces grandes touches comme ça on gagne 30-45 mètres sans effort. Ça, c’était vraiment bien, ça faisait partie de notre stratégie aussi, ça fait partie de ses qualités donc on est très contents.
Désormais, il va falloir valider ce succès face à l’Écosse…
Oui, c’est sûr que si on fait tout ça pour perdre la semaine prochaine, ça ne sert à rien. On avait qualifié ce match en interne de demi-finale. Maintenant, on a cette dernière marche qui est l’Écosse. On sait qu’il faudra les battre. À l’image du match qu’ils sont en train de faire, on sait que ça va être dur. On sait que ça va être très dur même et il faut préparer ce match avec beaucoup de sérieux pour espérer remporter le titre
Si votre pack fait le même match qu’à l’Aviva, cela devrait aller…
C’est vrai que devant, on a été particulièrement dominants, notamment sur les phases de contact. Je pense que petit à petit, on a commencé à imposer notre puissance. C’est vrai qu’ils ont fait encore un boulot énorme. De toute façon, pour qu’on puisse se régaler derrière, il faut qu’ils fassent le boulot. Ils l’ont fait une fois de plus aujourd’hui, on est très contents et derrière, on peut se régaler quand on a des gros qui avancent sur chaque collision.
