l’essentiel
L’Association nationale des supporters (ANS) s’est réunie en assemblée générale ce 22 mars. Face aux protocoles de dissolution de plusieurs groupes ultras lancés par le ministère de l’Intérieur, l’ANS a fait plusieurs annonces importantes.
Un conflit plus que jamais ouvert. L’Association nationale des supporters (ANS) a fait plusieurs annonces ce 22 mars à la suite de son assemblée générale. Face aux processus de dissolution de groupes ultras entamés par le ministère de l’Intérieur, l’ANS veut réagir. L’association, qui regroupe 47 groupes de supporters en France, a annoncé un “arrêt du dialogue” avec les autorités compétentes nationale comme locale.
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\ud83c\udfa5 L’@A_N_Supporters annonce plusieurs mesures fortes et des actions dans les stades de Ligue 1 et de Ligue 2 \u2935\ufe0f
\ud83d\udcac « Bruno Retailleau considère nos groupes comme des ‘terrosupporters’ »
À retrouver sur @RMCsport ! pic.twitter.com/g4esB91mRd
— Nicolas Pelletier (@npelletier18) March 22, 2025
Cela veut dire qu’il n’y aura plus d’informations communiquées à la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) par exemple. Les SLO (supporter liaison officer), qui assurent le dialogue entre les clubs et les supporters, sont également concernés par cette annonce. L’ANS veut ainsi mettre les autorités “face à leurs responsabilités” en les empêchant d’organiser les déplacements de supporters “dans un cadre serein”. Cette décision est applicable jusqu’à nouvel ordre.
Autodissolution à venir
Les annonces de l’ANS ne se sont pas arrêtées là. L’organisation entend aller plus loin encore et envisage une disparition totale. Les 47 groupes membres de l’association ont demandé à ce que soit mise à l’ordre du jour, lors de la prochaine assemblée générale, la dissolution de tous les groupes membres de l’association.
Concrètement, cela voudrait dire la disparition de l’ensemble des groupes de supporters membres de l’ANS, un dialogue inexistant avec les autorités et “un retour 15 ans en arrière”. Ces mesures, particulièrement fortes, interviennent dans un contexte de colère intense des supporters. Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, a entamé la dissolution de plusieurs groupes ultras : les Green Angels, les Magic Fans (Saint-Étienne) et la Brigade Loire (Nantes).
\ud83d\udea8 Mesure forte de l’Association Nationale des Supporters : lors de la prochaine assemblée générale, une dissolution sera mise à l’ordre du jour pour tous les groupes de supporters membres de l’ANS.
Pourquoi ? Car sans groupe membre, plus d’ANS et donc plus le moindre… pic.twitter.com/9VxbOBhWro
— Ferveur Verte (@FerveurVerte_) March 22, 2025
Une décision qui ne passe pas, notamment auprès de Tom, membre des Green Angels, qui s’est exprimé auprès de nos confrères de RMC Sport : “Bruno Retailleau utilise un bouton qui est uniquement politique, médiatique. Et uniquement dans son intérêt. Ce monsieur nous considère comme des ‘terrosupporters’.” Il pointe notamment le fait que “dans les stades français […] on a des incidents qui sont en baisse depuis plusieurs années” selon la DNLH.
Un sujet éminemment politique
Bruno Retailleau, fer de lance de la lutte contre les groupes ultras, n’est pas le seul responsable politique dans le viseur de l’ANS. L’association pointe également du doigt la ministre des Sports, Marie Barsacq. Kilian Valentin, un des porte-parole de l’ANS explique, toujours chez RMC Sport : “C’est la première ministre des Sports depuis la création de l’ANS qui refuse le dialogue. […] Elle portera la responsabilité politique d’un éventuel chaos qui peut se dérouler autour des stades après la dissolution quand il n’y aura plus de groupe, d’interlocuteur, de canalisateur.”
Ce sont désormais 146 associations de supporters qui sont signataires de cet appel au bon sens et à l’intelligence collective. pic.twitter.com/IUDrsJIBQ9
— Asso.Nat.Supporters (@A_N_Supporters) March 21, 2025
La ministre a refusé, en fin de semaine, une réunion de l’Institut national du supportérisme (INS). L’INS regroupe l’ensemble des acteurs du monde du sport en France, et demeure un espace d’échange et de dialogue, très employé dans ce genre de situation. Face au refus de la ministre, l’ANS vient donc d’annoncer sa mise en retrait de l’INS. Richard Bouigue, premier adjoint à la mairie du 12e arrondissement de Paris, a estimé sur X, que l’INS est “précisément le lieu du dialogue” que la ministre dit vouloir poursuivre, et “le bon outil pour envisager d’autres solutions que des dissolutions faciles et contre-productives”.
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Mme la ministre, l’Instance nationale du supportérisme est précisément le lieu du dialogue que vous voulez poursuivre. C’est le bon outil pour envisager d’autres solutions que des dissolutions faciles et contre-productives de groupes ultras. https://t.co/rsvoiGz5Q5
— Richard Bouigue (@RichardBouigue) March 21, 2025
L’élu socialiste n’est pas le seul responsable politique à s’être emparé du sujet. Le 21 mars, 61 députés ont signé une tribune dans Le Monde pour protester contre le projet de dissolution des groupes ultras, porté par le gouvernement. L’ANS a, de son côté, publié un communiqué commun contre la volonté du gouvernement le 19 mars, cosignée par 146 associations de supporters. Elle a, depuis, décidé de passer à la vitesse supérieure.