La grogne monte chez les agriculteurs du sud Tarn. Ils sont victimes de vols bien particuliers : des malfaiteurs s’en prennent aux appareils GPS de leurs engins agricoles. Le préjudice est estimé à plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Furieux. Révoltés. Et un peu désemparés. Ils s’appellent Eric, Guillaume, Jean-Luc ou Baptiste. Ils sont agriculteurs, éleveurs et entrepreneurs de travaux agricoles à Lautrec. Leur point commun ? Ils viennent d’être victimes de vols d’appareils sur leurs engins. Car si le Tarn était relativement épargné ces dernières années par le phénomène des vols de GPS sur les machines agricoles, il a été touché de plein fouet la semaine dernière.
“On ne peut rien faire…”
Dans la nuit de dimanche à lundi et de lundi à mardi, du 9 au 11 mars, de nombreux d’agriculteurs sud tarnais ont subi une véritable razzia. Sur le lautrécois, mais aussi dans les environs de Vielmur, Graulhet, Réalmont ou Labruguière. Ce sont 17 exploitations qui ont été visitées, pour 26 vols d’appareils constatés.
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À Lautrec, les agriculteurs n’en reviennent pas. On leur a dérobé des GPS, des antennes, mais aussi les écrans de contrôles de leurs appareils. Et on est loin ici des GPS pour les voitures des particuliers. “C’est ce qui fait fonctionner les machines ! On ne peut rien faire sans ça, lâche, désabusé, Eric Dauzats, entrepreneur en travaux agricoles. C’est minimum 5 jours d’immobilisation pour nous ! Heureusement que ça arrive en hiver. Si c’était pendant les moissons, on perdait, en plus du préjudice matériel, 10 000 euros par jour !” Ses collègues lautrécois confirment : “ce sont des engins dont on se sert tous les jours. On est désemparés, parce qu’on ne sait pas quoi faire pour se protéger. Dans le village, ils ont carrément dériveté les tôles des hangars pour y pénétrer…” Un des agriculteurs lautrécois est déjà en train de sécuriser ses locaux, en installant des alarmes et des caméras. Un autre s’interroge : “il faut qu’on dorme dehors avec le fusil ?”
“Il faut que les agriculteurs démontent leur matériel”
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Du côté du groupement de gendarmerie du Tarn, l’adjudant-chef Laurent François, référent sûreté, est particulièrement conscient de la problématique. “C’est compliqué. Il faudrait que les agriculteurs prennent l’habitude de démonter le matériel le soir quand ils rentrent les machines. Et pour les hangars, il faut qu’ils installent des systèmes d’alarmes et de vidéoprotection.” Est-ce un gang qui sévit dans le Tarn ? “Pas forcément. Il peut s’agir de vols dits d’opportunités. Il n’y a pas eu systématiquement de dégradations lors des vols. Dans le Tarn, c’est la première fois qu’on connaît des vols de GPS agricoles de cette ampleur. Il y en avait eu quelques-uns en 2018, mais depuis c’était épisodique.”
Les gendarmes Tarnais tiennent à faire passer un message de prévention auprès des agriculteurs tarnais. Qui peuvent se tourner vers leur gendarmerie pour des conseils afin de sécuriser au mieux leurs exploitations. En attendant, les agriculteurs sont à l’arrêt. “On travaille à l’ancienne, sans systèmes de contrôle des engins… Ça va moins vite…” reconnaît, désabusé, l’un d’entre eux.
