l’essentiel
Lors d’une tentative de contrôle qui a mal tourné, dans la soirée du 25 juillet à Fenouillet, un homme a été touché par une balle tirée par un gendarme. Ce conducteur n’a pas survécu. Un premier militaire, auteur du tir mortel, a été mis en examen ce mercredi et placé sous contrôle judiciaire.
La semaine dernière, lors de deux manifestations qui se sont terminées devant le palais de justice de Toulouse, la famille de Maïcky Loerch réclamait “justice”. Ses parents, sa compagne présente avec lui dans la voiture quand il a été mortellement blessé par le tir d’un gendarme, voulaient que la justice “avance et vite”.
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En réalité, ils réclamaient une progression déjà programmée. Ce mercredi, les deux gendarmes avaient en effet rendez-vous pour s’expliquer, chacun leur tour, dans le cabinet de la juge d’instruction, épaulée par un de ses confrères. Ces deux sous-officiers sont ceux qui, dans la soirée du 25 juillet à Fenouillet au nord de Toulouse, ont ouvert le feu sur une voiture au volant de laquelle fuyait Maïcky Loerch.
Cinq tirs, une balle mortelle
Lors de cette soirée, après avoir remarqué un véhicule “signalé” sur le parking d’un restaurant, les gendarmes en patrouille auraient voulu réaliser un simple contrôle d’identité du conducteur. Mais ce dernier, quand il a vu les gendarmes, aurait brusquement reculé avant de repartir, de passer entre un arbre et un arrêt de bus, puis il aurait effectué un nouveau demi-tour avant de foncer, encore, malgré les pneus crevés de sa voiture. C’est à ce moment-là que les gendarmes ont ouvert le feu.
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Les investigations menées depuis cette nuit dramatique ont clarifié certains éléments. Les enquêteurs ont notamment déterminé quel gendarme était responsable de la mort involontaire de Maïcky, le conducteur. Ce sous-officier a ouvert le feu à deux reprises quand son collègue, situé sur la droite de la voiture, a tiré trois fois. Les deux premiers tirs ont causé la mort de Maïcky (une balle dans la tête, l’autre a fini dans le mur d’un fast-food). Les trois tirs supplémentaires ont touché le bas de caisse du véhicule.
Le tireur placé sous contrôle judiciaire
Pourquoi les gendarmes s’intéressaient-ils au Renault Scenic remarqué sur le parking du restaurant ? Dans quelles circonstances ont-ils ouvert le feu ? Qui a tiré ? Autant de questions que les magistrats instructeurs veulent clarifier. En fin d’année, ils ont déjà entendu les parents et le frère de la victime. Et surtout la compagne présente, avec son bébé, dans la voiture le soir du drame.
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Ce mercredi, rien n’a filtré de la longue audition de l’auteur du tir mortel. Son avocate, Me Joëlle Glock, a simplement confirmé, comme vient de le faire tard ce mercredi soir le parquet de Toulouse, que son client avait été mis en examen pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », par une personne dépositaire de l’autorité publique. Une qualification criminelle, passible d’un jugement devant la cour criminelle.
Ce gendarme, un temps en arrêt maladie, a repris son activité professionnelle, loin de Toulouse. Ce mercredi, les juges d’instruction ne lui ont pas signifié une interdiction d’exercer.
Son collègue, assisté de Me Laurent de Caunes, a poursuivi tard ce mercredi son audition. Il a été mis en examen, simplement, pour les blessures. Il bénéficie du statut de témoin assisté pour les violences ayant entraîné la mort.
Le parquet a requis, et obtenu, pour les deux gendarmes, un contrôle judiciaire strict avec interdiction de porter une arme.