l’essentiel
L’attaquant d’Aguessac Alexandre Birot avait critiqué l’arbitrage du quart de finale de coupe de l’Aveyron perdu à Sainte-Geneviève en février sur ses réseaux sociaux. En plus d’une fin de rencontre pour le moins houleuse…
Le 15 février, peu avant 22 heures à Sainte-Geneviève. La fin du quart de finale de coupe de l’Aveyron entre les locaux d’Argence-Viadène (D2) et Aguessac (D1) se passe mal. Les premiers poursuivent l’aventure dans l’euphorie d’un 2-1 qui ne passe pas pour les Sudistes, et notamment leur attaquant et ex-coach de Saint-Affrique, Alexandre Birot.
Sur ses réseaux sociaux ensuite, il se lâche, comme nous le révélions déjà à l’époque : “Hier, j’ai participé à une mascarade, une parodie de football […] C’est l’incompétence, l’absence de pédagogie, l’arrogance et surtout le corporatisme entre arbitres aveyronnais (le président d’Argence étant lui-même arbitre) qui fait que nous arrivons à ce résultat-là.”
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Dans un contexte national – chez les pros en particulier, eu égard aux cas du président de l’OM Longoria ou de l’entraîneur de Lyon Fonseca – de tension vis-à-vis des états d’âme envers l’arbitrage en général, la Commission de discipline du district de l’Aveyron s’est évidemment saisie de l’affaire. Et dans un PV paru mardi, après audition tenue la semaine précédente, a infligé 18 mois de suspension au joueur en question (soit jusqu’au 17 août 2026), ainsi qu’une amende de 810 euros à son club.
“Vous êtes des pipes, je vais te faire, on se retrouvera”
Une sanction peu commune en Aveyron et qui doit se lire également au regard des faits produits à la fin et après match et relatés par la Commission. Une vive tension née notamment des suites de l’exclusion d’un autre joueur nagassol, Guillaume Solignac, sanctionné lui de quatre matches de suspension. De quoi faire dire au délégué officiel Hervé Bru que l’arbitre M. Aza “a eu peur pour son intégrité physique pour son retour aux vestiaires”.
Des dires corroborés par l’homme en noir lui-même. Il dit avoir eu “la boule au ventre de la sortie du terrain jusqu’aux vestiaires et il (lui) a fallu quelques minutes une fois dans le vestiaire pour (se) poser calmement”. Alors qu’une fois sorti des vestiaires, la tension n’était toujours pas redescendue. “Il (Birot) nous attendait également juste à côté de notre porte des vestiaires, et à ce titre, a été écarté par les délégués.”
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Selon plusieurs officiels ce jour-là, Birot a notamment proféré des menaces : “Vous êtes des pipes, je vais te faire, on se retrouvera.” Constituant évidemment un élément de gravité. Sauf que joint par nos soins, le joueur réfute pour partie.
La critique assumée mais les menaces réfutées
“Je trouve la décision dure et disproportionnée, indique-t-il. Ok, j’assume complètement que j’ai dit que c’étaient des pipes. Mais ils m’ont collé d’autres trucs sur le dos, des menaces et des insultes que je n’ai jamais dites. Ces mots-là, c’est une personne à côté de moi qui les a dits.”
De quoi le pousser à faire valoir ses droits devant la commission d’appel du Daf ? “Au départ je ne voulais pas, car j’avais décidé d’arrêter le foot, répond le trentenaire pour qui le passage devant la Commission de discipline était une première dans sa “carrière” de footballeur. Mais 18 mois, ça ne passe pas…”
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Une façon peut-être aussi pour lui de plaider une certaine réhabilitation. D’autant que le montant de l’amende pose problème également. “Ce qui m’embête, c’est que le club n’y est pour rien, je l’ai dit et assume seul. Alors, on va voir ensemble, mais je ne veux pas faire engager encore plus de frais.”