Depuis plusieurs jours, les fraisiculteurs de l’Albret sont à pied d’œuvre pour cueillir les premières gariguettes. Et, contrairement à l’idée reçue, elles ne manquent ni de goût, ni de sucre. Testé et approuvé !
Croquer une fraise un 26 février incite le profane que nous sommes à la suspicion. “Elle ne va pas avoir de goût car elle n’a pas vu le soleil. Ou alors, elle vient d’Espagne ou du Maroc.” Et pourtant. Celle goûtée ce mercredi venait d’être cueillie dans la serre de Cathy et Laurent Ruffoni au Saumont. Et cette gariguette n’avait rien à envier à celles d’avril ou mai. Bien au contraire ! “La fraise de mars, c’est en fait la meilleure”, s’amuse la productrice devant notre air surpris.
L’exploitation familiale, membre des coopératives Cadralbret et Les Paysans de Rougeline, a attaqué les premières récoltes il y a une grosse semaine. “Certains il y a quinze jours”. Au cœur de Nérac, sur l’étal du primeur Préchamps, on trouve déjà des barquettes de Clairac. Dans les magasins, la fraise ne devrait pas tarder à faire son apparition.
Les écarts de températures favorisent le goût de la fraise
Mais pourquoi Cathy Ruffoni dit de cette fraise de mars qu’elle est la meilleure ? “Car c’est un fruit qui a pris le temps de mûrir. La fraise n’a pas tant besoin de chaleur pour faire du sucre. Le secret, ce sont les écarts de températures. Prendre le froid de la nuit puis remonter en chaleur dans la journée avec l’effet des serres.” Et, pour conforter son explication : “plus on va dans la période estivale, moins il y a de contraste de température entre le jour et la nuit. De ce fait, la fraise boit plus d’eau, ce qui peut diluer légèrement le sucre. Mais cela n’impacte cependant pas ses arômes ! “
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Sur les marchés comme dans les champs ou les serres, l’arrivée du petit fruit rouge, qu’on associe volontiers au plaisir, apporte toujours une note joyeuse. “Car il annonce le retour des beaux jours”. Au milieu de son hectare de fraisiers à Buzet-sur-Baïse, Julien Raffaello a le sourire. Autour du 15 mars, il pourra faire ses premières récoltes. “La saison semble bien s’annoncer, il y a déjà pas mal de fruits et les fleurs sortent encore.” Avec 20 000 tonnes produites chaque année, le Lot-et-Garonne est le plus gros producteur de France. La fraise est un des fleurons de l’agriculture du 47.
Un emblème de l’agriculture lot-et-garonnaise
Aujourd’hui, une majeure partie des fraises sont produites hors sol et sous serre dans le Lot-et-Garonne. “Hors sol car sinon cela devient trop compliqué de trouver de la main-d’œuvre pour l’entretien et la cueillette”, explique le Buzéquais. “Sous serre car cela facilite sa culture qui est très technique, tout en la protégeant de la pluie, donc des maladies, donc des traitements”, souligne la Saumonaise. “D’ailleurs, ce n’est pas la terre qui va donner son goût à la fraise, mais uniquement la variété et les rayons du soleil”, ajoute son fils Kastien.
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La récolte des gariguettes va s’intensifier en mars et avril, avant de retomber en mai, puis revenir en force en juin. Les fraises rondes (murano, cléry, favori…) feront leur apparition en fin mars – début avril, et produiront jusqu’à la fin de l’été. “Il faut consommer de la fraise française”, rappelle enfin Julien Raffaello. Les fraisiculteurs de l’Albret et du Lot-et-Garonne sont au rendez-vous de nos papilles qui attendent de retrouver le fruit star des beaux jours. Et pas besoin d’attendre avril, on persiste et signe : celle de mars est excellente !
