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“L’exploitation est en danger” : une famille gersoise alerte sur l’impact de la baisse des aides à la vaccination contre la grippe aviaire

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Posted 3 hours ago by inuno.ai

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L’annonce est tombée comme un coup de massue pour la filière avicole. L’État va baisser sa participation dans la vaccination contre la grippe aviaire de 70 à 40 %. Pour Delphine Borca, éleveuse de canards à Saint-Elix d’Astarac, cette mesure met en péril son exploitation.

Les interprofessions avicoles sont abasourdies depuis trois jours. Dans un communiqué de presse commun publié le vendredi 14 mars, elles s’alarment : “L’État a décidé unilatéralement de baisser drastiquement sa participation financière de 70 % à 40 %”.

Chez les Borca, le canard, c’est une affaire de famille. Jean-Louis, le père, a lancé l’exploitation dans les années 80 à Saint-Élix-d’Astarac, “avec 200 canards à l’époque”, glisse le retraité, toujours présent pour donner un coup de main à ses enfants. Delphine d’abord, qui a repris l’exploitation il y a une dizaine d’années, accompagnée de son jeune frère Rémi depuis deux ans. Ils sont à la tête de deux exploitations, l’une en polyculture bio, l’autre d’élevage de canards et de poulets.

Pour Delphine et Rémi Borca, cette décision, qu’ils n’ont apprise que lundi matin, met en “danger” l’exploitation familiale. Ici, ce sont un peu plus de 18 000 canards qui sont élevés chaque année, en trois phases de 6 200. Des canards de 90 jours vendus à la coopérative alimentaire Euralis.

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Delphine Borca est d’autant plus contrariée puisqu’en tant que responsable de la filière avicole pour les Jeunes agriculteurs, comme le reste de la filière, elle n’avait rien vu venir ni pressenti.

“Après une prise en charge de 85 % en 2023, puis 70 % en 2024, nous pensions maintenir ce niveau. Or, l’État vient d’annoncer une chute brutale à 40 %, sans consultation ni discussion. Une simple annonce a suffi”, souffle l’éleveuse.

Dès le lendemain de cette annonce, le nouveau président de la Chambre d’agriculture du Gers, dans un communiqué, estimait que ce désengagement de l’État coûterait en moyenne 1 € par canard pour les agriculteurs.

“Oui, c’est à peu près cela selon nos calculs. Entre 90 centimes et 1 €. C’est simple, on ne sait même pas si l’on va pouvoir continuer la production de canards. 20 000 € de plus par an, c’est impensable”, renchérit Rémi Borca.

2 € de marge par canard

Il y a quelques jours, le vendredi 14 mars, les vaccinateurs sont intervenus sur la ferme de la famille Borca. Six mille canards de 28 jours ont été vaccinés en six heures.

Plus de 18 000 canards sont élevés chaque année dans cette exploitation de Saint-Elix d’Astarac.
Plus de 18 000 canards sont élevés chaque année dans cette exploitation de Saint-Elix d’Astarac.
DDM – Ra. B.

“La vaccination a fait beaucoup de bien à la filière. On se disait même qu’on allait pouvoir déconfiner les canards. Malheureusement, ce n’est pas le cas, les animaux sont, de novembre à avril, enfermés. Pourtant, on le voit bien, il n’y a pas eu de cas de grippe aviaire. Ça marche, mais il faut être accompagné. Pour nous, qui travaillons avec une coopérative, c’est 2 € de marge par canard. Cela va être difficile de tenir”, ajoutent les éleveurs.

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Ici, à Saint-Élix-d’Astarac, la famille Borca est passée à travers les épizooties de grippe aviaire des dernières années. Contrairement à d’autres territoires du Gers, la concentration d’élevages est plutôt faible, ce qui leur a permis de “passer au travers”. Puis la vaccination, c’était une “sécurité” supplémentaire et une “assurance” pour le consommateur.

“”La seule option serait de répercuter ces coûts sur le consommateur. Mais est-il prêt à payer davantage pour soutenir la filière ? C’est sûr que l’exploitation est en danger. 70 % de nos revenus proviennent des canards”, redoutent encore Delphine et Rémi Borca.

Des discussions vont être menées dans les prochains jours au sein de la filière, annonce l’éleveuse. La baisse annoncée de la prise en charge est prévue pour la campagne 2025-2026, à partir du 1er octobre prochain. De quoi peut-être infléchir la décision de la ministre de l’Agriculture.

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