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Le 12 mars dernier, la commission d’expulsion (Comex) de l’Hérault a donné un avis favorable à l’expulsion de l’influenceur algérien Doualemn. Ce jeudi 20 mars, il a été arrêté à Montpellier et transféré à Paris pour être placé en rétention administrative.
Les forces de l’ordre ont interpellé l’influenceur Doualemn ce jeudi matin à 7 heures, alors qu’il se trouvait au domicile de sa fille à Montpellier. Selon les informations de BFMTV, il a été transféré à Paris en vue de son placement en Centre de Rétention Administrative, dans l’attente de son expulsion.
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“On est abasourdi par cette décision”
Ses avocats expriment leur inquiétude face à cette décision : “Ce que nous craignons fermement, c’est que dans la précipitation qui a été celle du mois de janvier, ils soient tentés de le renvoyer en urgence en Algérie pour entraver nos voies de recours”, ont-ils confié à BFMTV.
La commission d’expulsion de l’Hérault, composée de trois magistrats, avait statué le 12 mars en faveur de son éloignement du territoire, dans un dossier qui a alimenté les tensions entre la France et l’Algérie. “On est abasourdi par cette décision, par la disproportion manifeste entre la menace à l’ordre public qui est avancée et quelqu’un qui a été condamné à 5 mois avec sursis et dont la vie et la famille sont à Montpellier”, a réagi Me Marie David-Bellouard, son avocate, auprès de l’AFP.
Elle dénonce une “décision politique” et considère que son client est “un étendard de la politique migratoire de ce gouvernement”.
Une audience publique contradictoire
La Comex avait tenu une audience publique contradictoire le 5 mars, à la demande du préfet de l’Hérault, en vue d’une éventuelle mesure d’expulsion contre Doualemn, de son vrai nom Boualem Naman, un agent d’entretien de 59 ans.
Début janvier, il avait été condamné à cinq mois de prison avec sursis pour “provocation non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit”, après avoir diffusé une vidéo appelant à infliger une “sévère correction” à un opposant au pouvoir algérien. Cette affaire lui avait déjà valu un retrait de son titre de séjour et une première expulsion vers l’Algérie le 9 janvier. Cependant, les autorités algériennes l’avaient immédiatement renvoyé en France, exacerbant les tensions diplomatiques entre les deux pays.
Le tribunal administratif de Melun avait par la suite annulé son obligation de quitter le territoire français (OQTF), ordonnant aux autorités de reprendre la procédure avec un débat contradictoire, conduisant ainsi à son passage devant la Comex.