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Meurtre de Juillan : perpétuité pour le meneur, 20 et 15 ans de réclusion criminelle pour ses deux coaccusés

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Posted 4 hours ago by inuno.ai

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l’essentiel
À l’issue de trois jours de procès devant la cour d’assises des Hautes-Pyrénées, trois membres d’une même famille ont été reconnus coupable de “meurtre sur personne vulnérable.” Un crime d’une particulière barbarie commis sur Max-Paul Broutin, un Béarnais de 40 ans, dont le corps a été brûlé dans un champ de Juillan le 21 novembre 2021.

Les accusés n’auront rien épargné à la famille Broutin. Après trois jours d’audience devant la cour d’assises des Hautes-Pyrénées, le procès de Gérard Enterlin, Céline Blanchet et Gégory Blanchet, jugés pour avoir poignardé Max-Paul Broutin lors d’une soirée “entre amis”, avant d’incendier son corps dans un champ de Juillan le 21 novembre 2021, s’est terminé dans l’amertume.

Un dossier glaçant où la sauvagerie dépasse l’entendement. Où la trahison se mêle à l’horreur, jusqu’à donner la nausée : ” 3 h 15 d’agonie, de souffrance et de râles pour la victime qui venait simplement jouer aux cartes”, s’est attristé l’avocat général, Jean-Luc Puyo. “On est chez les Thénardier. Pendant que les deux autres empaquettent le corps, elle, la fée du logis, passe la serpillière pour laver le sang.”

Un procès difficilement soutenable lors duquel le calvaire de Max-Paul Broutin a longuement été détaillé par le médecin légiste, puisque l’autopsie a établi que le malheureux était encore vivant après avoir reçu 18 coups de couteau. Selon le médecin, les accusés qui ont dénudé Max-Paul Broutin avant qu’il reçoive les premiers coups de lame, ne pouvaient ignorer qu’il respirait encore lorsqu’ils ont déclenché l’incendie.

Une guerre des récits

Si l’un des experts psychiatre a décrit le processus contagieux de déshumanisation de la victime, qui a gagné le trio pendant cette soirée d’horreur, Me Thierry Sagardoytho, avocat de la fille de Max-Paul Broutin, a déploré qu’ils “aient voulu le réduire à l’état de cendres.” Et de placer les trois “bourreaux” au même niveau de responsabilité.

Tout au long du procès, Céline et Grégory Blanchet se sont livré à une guerre fratricide de récits divergents, chacun tentant de minimiser ses actes. “J’ai donné des coups de couteau, mais j’ai fait ce que l’on m’a dit de faire”, a maintenu l’homme atteint de débilité, et dont l’altération du discernement a été retenue par les psychiatres. “C’est le seul qui a assumé avoir donné des coups de couteau. Les deux autres n’en ont pas été capables”, a défendu Me Paul Gosseaume. Et sa consœur, Me Stéphanie Balespouey, d’ajouter qu'”il est le seul à avoir de l’empathie pour la victime.”

Si elle a avoué avoir poignardé Max-Paul Broutin pendant sa garde à vue, Céline Blanchet s’est depuis rétractée. “Gérard a commencé, il m’a passé le couteau. J’ai refusé. Je l’ai donné à Grégory.”

La version de Gérard Enterlin, décrit comme le chef de file par ses coaccusés, n’a fait qu’ajouter au malaise. Ce dernier a reconnu en fin de procès “avoir donné la mort en mettant le feu au corps”, mais a imputé “le carnage” à Céline Blanchet et à son frère : les coups de couteau, une strangulation à quatre mains.

“Vous êtes dégueulasse”

Face à cette indécente mascarade, le frère et les sœurs de Max-Paul Broutin, ainsi que la fille du défunt, se sont levés pour défendre celui qui s’est retrouvé seul contre tous.

“Max- Paul n’avait rien fait. Il n’a jamais été violent” a expliqué son frère. L’une de ses sœurs, bouleversée, a indiqué aux jurés en pleurs que “lorsqu’on était petits, Max- Paul, qui avait un petit truc en plus, était souvent la cible d’enfants dans la cour d’école. Nous le défendions. Cette fois, nous n’étions pas là.”

Et de regarder les accusés droit dans les yeux : “Vous dites que vous voulez nous dire la vérité, mais vous êtes juste dégueulasses.”

Des prédateurs

L’avocat général n’a pas eu de mots assez durs pour qualifier les actes du trio au soir du crime. “Max-Paul Broutin a été torturé, humilié, piégé dans un engrenage de bestialité et de violence pure.” Le tout en présence de 4 enfants âgés de 6 mois à 11 ans.

Pourquoi ? Une défaite à la belote. Une blague qui n’a pas plu. La vente d’un congélateur rempli de cafards. Chacun des accusés a donné un mobile différent.

“Tous les ingrédients étaient réunis pour que ça arrive “, a poursuivi Jean- Luc Puyo. “Une maison où ce sont les enfants de 11 et 9 ans qui tiennent le foyer, des adultes avinés, une autorité malsaine sur la victime. Max- Paul Broutin était une proie facile. Gentil, trop gentil. Les prédateurs ont flairé sa faiblesse.”

Et de requérir la perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans pour Gérard Enterlin, “le chef de meute dont la cruauté confine au sadisme.”

30 ans pour Céline Blanchet, “la lieutenant, fausse victime, vrai bourreau.” 20 ans pour Grégory Blanchet, ” le suiveur zélé prêt à tout pour plaire à son beau-frère.”

Difficile pour les avocates de Gérard Enterlin de rendre à leur client un semblant d’humanité. “On dit de lui qu’il est un monstre. Mais les monstres cela n’existe pas. Il vous a dit sa vérité.” Me Béatrice Spiteri, conseil de Céline Blanchet, a assuré qu’un fort sentiment de honte habite sa cliente.

Le premier a été condamné à la perpétuité dont 20 ans incompressibles. La seconde à 20 ans de réclusion criminelle, son frère Gregory à 15 ans.

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