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Quatre personnes ont été placées en garde à vue, ce mardi 25 mars, pour “homicide volontaire” et “recel de cadavre” dans la mort du petit Emile. Parmi eux, le grand-père du jeune garçon, Philippe Vedovini, dont le passé a beaucoup intéressé les autorités tout au long de l’enquête.
Quatre personnes ont été placées en garde à vue, mardi 25 mars, dans l’affaire de la mort du petit Emile. Parmi elles, ses grands-parents maternels et deux des enfants majeurs du couple. Tous ont été placés en garde à vue pour “homicide volontaire” et “recel de cadavre”.
L’enquête, qui a débuté avec la disparition de l’enfant en juillet 2023 dans les Alpes-de-Haute-Provence, s’était déjà intéressée au profil du grand-père, Philippe Vedovini, 59 ans. Son passé judiciaire avait notamment été exhumé à l’époque où ce kiné-ostéopathe de profession exerçait comme encadrant dans une communauté religieuse dans les années 1990.
Témoin assisté dans des affaires de violences physiques et sexuelles
Près de vingt ans plus tard, la justice s’était saisie de plusieurs plaintes déposées par des anciens élèves de l’établissement situé dans le Pas-de-Calais, rapportant des faits de maltraitance, tout comme des violences physiques, sexuelles et viols.
Entendu par la PJ de Lille en 2018, le grand-père d’Emile avait uniquement reconnu avoir infligé des punitions “un peu sévères” aux enfants qui étaient sous son autorité. Dans le cadre de cette affaire, Philippe Vedovini n’était apparu que sous le statut intermédiaire de témoin assisté (c’est-à-dire entre celui de simple témoin et de mis en examen), avait appris Le Parisien.
Image sévère
Sur le plan personnel, le gardé à vue est un chrétien convaincu. L’homme souhaitait devenir prêtre, d’où son passage par la communauté traditionaliste dans le Pas-de-Calais, avant de rencontrer sa future épouse, Anne, elle aussi très pieuse. Le couple a eu dix enfants dont l’aînée se trouve être la mère du petit Emile.
Depuis le début de l’enquête, la personnalité du grand-père est passée au crible. Philippe Vedovini est réputé sévère, passant pour un “dominateur”, selon ses propres mots. Au magazine Famille Chrétienne, le patriarche avait nié ces qualificatifs qui lui collent à la peau. Des affirmations qui sont entrées en contradiction avec celles des habitants du Vernet. “Il gueule sur tout le monde”, racontait un habitant qui avait été témoin d’un accrochage “vif et houleux” entre Philippe Vedovini et un jeune agriculteur du hameau, le matin du jour de la disparition d’Emile.
Une influence religieuse certaine
Le père Claude Gilliot – dont Paris-Match a appris le suicide ce mardi – a aussi fait les frais des invectives du patriarche. Le prêtre, qui a baptisé le petit Emile, racontait avoir récolté une flopée d’injures de Philippe Vedovini après avoir divulgué un cliché des parents du petit garçon dans la presse. “J’ai cru fournir une image où ils sont rayonnants, bien plus à leur avantage”, se défendait-il quelques semaines avant sa mort.
À en croire l’homme d’Église, le kiné-ostéopathe avait appelé au boycott de la chapelle privée où le prêtre officiait. Son influence dans le carcan religieux avait précipité Claude Gilliot vers la sortie. “J’en veux énormément à la famille du petit Emile, parce que je pense que tout est parti de chez eux”, déclarait à Paris-Match la sœur du défunt.
Des tensions intrafamiliales
La famille Vedovini est effectivement connue pour être très impliquée dans la religion de leur localité. Après la disparition du petit Emile, puis l’annonce de sa mort, le clan familial semblait plus que jamais soudé face à la tragédie. Mais la réalité serait toute autre.
Selon les informations de Paris-Match et du Parisien, l’ingérence de Philippe Vedovini aurait suscité quelques tensions intrafamiliales avec les parents de l’enfant. Le petit Emile était sous sa surveillance lorsqu’il s’est volatilisé de la résidence de villégiature de ses grands-parents maternels, dans le Haut-Vernet. Lors de son enterrement, le 8 février dernier, le couple Vedovini avait déclaré “ne pas abandonner” tant que le mystère restait entier. “Ici, nous continuerons à chercher les réponses”, avaient-ils ajouté.