l’essentiel
En février, Andrew et Dawn Searle étaient retrouvés morts chez eux, au Pesquiès, à Villefranche-de-Rouergue. Deux mois plus tard, les interrogations sont nombreuses et l’affaire est toujours dans les têtes des habitants du hameau.
Le soleil printanier illumine le hameau des Pesquiès, situé sur les hauteurs de Villefranche-de-Rouergue. Un petit cours d’eau traverse les habitations, et les oiseaux chantent : un tableau de quiétude perché dans l’Aveyron. Pourtant, au numéro 156, les scellés sur le portail rappellent le drame qui s’est noué au début du mois de février dernier. Un couple de Britanniques, Dawn et Andrew Searle, est retrouvé chez lui. Sans vie.
Rapidement, l’affaire défraie la chronique et les mystères autour de ce double homicide s’épaississent. Le hameau est pris d’effroi. Encore aujourd’hui, ce drame trouble la sérénité des Pesquiès. “Quand je passe devant, je tourne la tête. Je suis encore très touché par ce qui s’est passé”, glisse un riverain. Plus loin, deux anciens du village discutent. “On en parle toujours un peu, c’étaient des gens très estimés, c’est horrible ce qui s’est passé.” La municipalité avait ouvert une cellule psychologique pour accompagner les habitants. “Il y a eu des appels, elle a plutôt bien fonctionné”, indique le maire, Jean-Sébastien Orcibal.
La thèse du crime conjugal ne convainc pas
Installé depuis plusieurs années en Aveyron, le couple était une figure centrale et fédératrice du hameau. “Ils étaient soudés et très proches”, indique une voisine. Mariés en secondes noces en 2023, à Villefranche, ces Britanniques semblaient filer le parfait amour. Dès les faits connus, la presse anglaise s’en empare. Elle ressort le passé d’Andrew, ancien policier financier. Les tabloïds soupçonnent un crime de vengeance opéré par un tiers.
Une thèse soutenue par ce voisin : “Ça vient d’Angleterre. Leurs enfants venaient ici, tout allait bien, il n’y a rien qui explique leur décès.” Quelques maisons plus loin : “C’est inconcevable qu’il se soit passé quelque chose entre eux. Visiblement, les enquêteurs cherchaient une arme, pourquoi, s’il l’avait tuée puis s’était suicidé, l’aurait-il cachée ?”, questionne cette habitante. D’autres ne veulent plus entendre parler de cette histoire : “Ça suffit, il faut passer à autre chose et arrêter de revenir dessus.”
Une scène nébuleuse
“Les gens ont des hypothèses, parfois, ils sont affirmatifs, mais personne n’y était et ne sait rien”, philosophe cet ancien, assis sur un banc au cœur du hameau. “C’est encore récent, j’espère qu’on aura le fin mot de tout ça.” Son compère, assis à côté, n’est pas aussi positif : “On n’aura jamais le fond de l’histoire.”
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Les interrogations persistent, et l’ombre plane encore sur les circonstances du drame. Lui a été retrouvé pendu, elle, près de bijoux. Aujourd’hui, aucune piste n’a été écartée. “Nous n’avons pas de nouvelles, il y a le respect de l’instruction, et je laisse les enquêteurs poursuivre leurs investigations”, ajoute l’édile. Pour rappel, une information judiciaire pour “homicides volontaires” a été ouverte, le 14 février dernier.
Selon des riverains, Dawn devrait être inhumée le 1er avril, chez elle, en Écosse. Le corps d’Andrew, lui, serait toujours à Montpellier, au pôle criminel qui poursuit ses investigations.