Plus forte que Giroud ! Âgée de 35 ans, l’attaquante de l’OL et des Bleues est la meilleure buteuse dans l’histoire des équipes de France. Et elle n’en a pas terminé… Entretien “marquant” alors que les Françaises visitent Toulouse pour la première fois, ce vendredi 21 février, contre la Norvège en ouverture de la Ligue des Nations 2015. Coup d’envoi, de cette première journée, au Stadium : 21h10.
Gâchette la plus prolifique – et il n’y a pas photo – dans l’histoire de l’équipe de France, femmes et hommes confondus ! Avec 94 buts, Eugénie Le Sommer relègue Olivier Giroud et ses 57 réalisations au rang de faire-valoir. On caricature à peine ; l’intéressée, elle, est gênée de l’autre côté du combiné. “Non-non, je ne le ridiculise pas, loin de là. Olivier a fait une super-carrière avec le maillot frappé du coq ; je respecte beaucoup l’international qu’il incarnait, l’homme qu’il est. En plus, on se connaît un peu… Je n’ai pas manqué de le féliciter quand il est devenu meilleur buteur des garçons (battant le record des 51 buts de Thierry Henry) ; et il m’a rendu la pareille lorsque j’ai égalé (81B) puis dépassé Marinette Pichon.”
Ce fait d’armes remonte au 22 septembre 2020, en Macédoine, à la 18e minute exactement d’une rencontre qualificative pour le championnat d’Europe (7-0). Banale au départ, dans les annales à l’arrivée. “On ne choisit pas le match ni le moment, continue de commenter en toute pudeur l’attaquante lyonnaise. Marinette ? À l’époque le foot féminin n’était pas diffusé, je ne l’avais jamais vue jouer, je ne pouvais m’identifier à elle.”
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Pas de posters dans sa chambre d’ado. Sinon masculins plutôt. “Zinédine Zidane, c’était lui mon idole. Je suis de la génération qui l’a connu à son top. Qui l’a vu soulever la Coupe du monde – en 1998, j’ai 9 ans. Mais je n’ai jamais essayé de le copier, je me contentais de l’admirer. J’ai marqué trois fois plus de buts que lui en équipe de France (31) ? Oui, mais il a arrêté sa carrière trop tôt puis c’était un numéro 10…”
“Mes modèles ? Il y en a trois”
De quels profils chez les hommes se sent-elle proche, alors ? “J’ai un peu de Griezmann, un peu de Giroud, un peu de Benzema. Antoine pour cette capacité de tourner autour de l’avant-centre, Olivier pour son aspect injouable dans la surface, Karim pour sa participation au jeu. Je me retrouve dans ces trois-là, voilà.”
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Car du haut de son 1m61 (pour 60kg), la native de Grasse qui a grandi et débuté le foot en Bretagne – milieue de terrain – se réjouit de cultiver la polyvalence sur tous les fronts de l’attaque. “J’ai également beaucoup de passes ‘‘dé’’ au compteur. Si une coéquipière est mieux placée, je lui glisse le ballon et c’est elle qui va marquer. Cela ne me pose aucun souci, scorer ne s’apparente pas à une obsession. Ce qui m’importe, c’est gagner des matchs et remporter des trophées – même si aujourd’hui je suis la meilleure buteuse en sélection.”
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Premier de cordée lors de sa 2e sélection, mars 2009, contre l’Écosse à Larnaca (Tournoi de Chypre/2-0). “Je n’ai pas sauté de joie lorsque j’ai marqué parce que ce n’était pas un aboutissement, au contraire je le voyais comme le début de l’aventure.”
“Je n’ai pas gardé le ballon de mon triplé”
Quelque 195 capes plus loin [elle n’est plus qu’à une sélection du record, 198, détenu par Sandrine Soubeyrand], “ELS” version tricolore affiche 16 doublés, 1 triplé, 2 quadruplés. Waouh. “Je me souviens de tous mes buts. Le triplé, c’était fin d’année 2011 à Pointe-à-Pitre en amical devant l’Uruguay (8-0). Pour l’anecdote, je n’avais pas conservé le ballon du match. Disons que nous n’en avions pas énormément, il fallait les garder pour l’entraînement…”
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Pêle-mêle. Plus beau but ? “Sans hésitation, novembre 2014, amical face à la Nouvelle-Zélande (2-1) : contrôle de la poitrine, volée du gauche, lucarne.” Plus facile inscrit ? “Du ventre ! Marie-Laure Delie me tire dessus et ça finit au fond des filets. Pas fait exprès mais ça compte. Coupe du monde 2015, vs le Mexique (5-0).”
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Celui dont elle rêve ? “Pas difficile, là : un retourné acrobatique. Je travaille le geste la semaine, je l’ai déjà tenté et réussi. Bon, en match, je m’y suis essayé à deux reprises : un arrêt de gardienne, une tentative hors-cadre…” Et son ressenti au moment où le ballon franchit la ligne… “Tout dépend du contexte. C’est très personnel. Chaque but a son histoire.” Celle d’Eugénie Le Sommer continue de s’écrire – en chiffres et en lettres.
