l’essentiel
Le gouvernement envisage de supprimer l’avantage fiscal dont bénéficient le Sans-Plomb 95-E10 ainsi que le superéthanol E85. Cette mesure pourrait faire grimper les prix à la pompe pour de nombreux automobilistes.
À la pompe, l’euphorie des automobilistes sera-t-elle de courte durée ? Certes, les prix des carburants ont diminué de façon continue depuis le début de l’année 2025. Mais le spectre d’une hausse importante des prix dans les semaines à venir refait surface.
La Collective du bioéthanol – une association qui regroupe des producteurs agricoles et des industriels – redoute le projet de défiscalisation de deux carburants clés, envisagé par le gouvernement. Une telle mesure pourrait selon la structure entraîner une hausse des prix à la pompe pour le Sans-Plomb 95-E10 ainsi que pour le superéthanol E85.
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Comme l’indiquent nos confrères d’Auto Plus, l’exécutif envisage en effet de supprimer l’avantage fiscal dont bénéficient ces deux carburants, sur les recommandations du secrétariat général à la planification écologique (SGPE). Une mesure qui, pour le gouvernement permettrait de relancer les ventes de véhicules électriques et de rééquilibrer la balance commerciale française, déficitaire en raison de l’achat croissant de pétrole et de gaz à l’étranger.
Une facture qui augmentera pour les ménages ?
La mesure est cependant loin de ravir les professionnels du secteur : “Il serait consternant d’augmenter les taxes sur les carburants qui contiennent le plus de bioéthanol, déplore la Collective du bioéthanol dans un communiqué. Augmenter la fiscalité du bioéthanol – une alternative au fossile disponible, durable, locale et abordable – augmentera la facture des ménages” et “favorisera la consommation de pétrole”.
Selon l’organisme, une telle mesure est susceptible d’engendrer “des conséquences négatives sur le revenu des agriculteurs et sur toute la filière des distilleries, sucreries et amidonneries françaises”.
D’autant plus préjudiciable que la filière bioéthanol – qui fédère aujourd’hui 9 000 emplois directs et indirects – reste particulièrement plébiscitée à la pompe : le Sans-Plomb 95-10 et le superéthanol E85 regroupent à eux deux 66 % du marché des essences en France. “Au total, E10 et E85 représentent 83 % du bioéthanol consommé” dans le pays, évoque la collective, qui redoute par ailleurs des effets délétères sur l’environnement. Elle estime par ailleurs que le bioéthanol “réduit en moyenne de 70 % les émissions de gaz à effet de serre”, rappelant que deux millions de tonnes de CO2 sont économisées chaque année grâce à l’utilisation de ces carburants.
Questionné, le ministère chargé de l’Industrie et de l’Énergie n’a pour l’heure pas répondu à nos sollicitations.