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Procès des disparues de Nérac : “mon mental surmontera toutes les épreuves”… la mère continue de nier le meurtre de ses filles

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Posted 3 days ago by inuno.ai

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l’essentiel
Troisième jour du procès en appel de Naïma Bel Allam, accusée d’infanticide sur ses deux filles polyhandicapées, ce mercredi 26 mars, devant la cour d’assises du Gers. La mère d’Inès et de Nawal, les disparues de Nérac, a été interrogée sur les faits par la cour.

En début de ce procès en appel des disparues de Nérac, Naïma Bel Allam, jugée pour double infanticide sur ses filles handicapées Inès et Nawal, disait vouloir « prouver son innocence » et « faire éclater la vérité ». Malheureusement pour le père, la grand-mère, les oncles et la tante des fillettes, qui attendent des réponses depuis huit ans, la franco marocaine, défendue par Me Renaudie, ne dévoilera rien. Elle n’avouera pas le double meurtre. Elle ne révélera pas non plus où se trouvent actuellement Inès et Nawal, ni ne donnera de preuves de vie. « Si je vous donne une preuve de vie, vous allez me rendre les huit ans d’absence de mes filles ? », va-t-elle répondre.

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« Il y a des personnes qui ne s’effondrent pas. C’est dans leur fonctionnement psychique. C’est la colère qui l’a fait tenir », analysera une experte psychiatre entendue un peu plus tôt dans la journée.
Durant son interrogatoire de plus de quatre heures, l’accusée a montré sa colère et a été très incisive, ce qui a rendu les débats houleux. Elle a souvent répondu à côté des questions posées, allumant des contre-feux par des questions rhétoriques et menant en bateau l’auditoire. Devant les assises du Lot-et-Garonne, en juin 2024, l’ancienne comptable avait élevé la voix à plusieurs reprises après des questions qui lui déplaisaient. À Auch, elle est apparue à la rupture par moments. Mais, ce mercredi, il n’y a pas eu d’éclats de voix, juste des échanges très tendus.

“Je maintiens qu’elles sont toujours en vie”

Quant aux faits, la Néracaise a campé sur ses positions de l’instruction et de son premier procès. Elle affirme avoir laissé ses filles à un tiers en mars 2017. « Je maintiens qu’elles sont toujours en vie. Je me suis organisée pour les mettre en sécurité. Pour planifier là où on va habiter. Je ne dirai pas où elles sont », répondra-t-elle.

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Et elle va une nouvelle fois changer de version, différente de celle donnée à la cour d’assises du Lot-et-Garonne. « Je les ai confiées à une personne, une connaissance, qui s’appelle Malika. Je ne veux pas développer les circonstances de la rencontre, ça pourrait les exposer. J’ai dit que je ne la connaissais pas car je ne voulais pas qu’on me pose des questions sur le sujet. Je ne voulais dire à personne où j’allais. Je suis partie avec mes filles, je les ai mises en sécurité et je suis revenue en France. Ce n’est pas forcément au Maroc. »

“Pour mes filles, je ferai tous les sacrifices”

Elle confie aussi ne pas avoir de nouvelles d’Inès et Nawal depuis son incarcération en juillet 2024 et qu’elle a vu « physiquement » ses enfants lors de son contrôle judiciaire entre 2022 et 2024.
« Pourquoi avez-vous dit lors du procès d’Agen qu’Inès et Nawal étaient avec un groupe de personnes ? », lui a demandé la présidente. « Malika est mariée, elle a une enfant handicapée, je connais son fils, lui a répondu Naïma Bel Allam. Vu la charge de travail que représentent mes filles, vous pensez bien que je n’allais pas les confier à une personne isolée ? »

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À nouveau lors de ce procès, l’accusée s’en est prise à sa famille. Une nouveauté par rapport à l’épisode agenais, où elle avait focalisé sa rancœur sur la justice. « Lors du premier procès, je voulais protéger ma famille à mes dépens », lance-t-elle après une question de Me Bélacel, avocate de la partie civile. « Mais lors de ce deuxième procès, j’ai décidé de dire la vérité sur ma famille. Mardi, j’ai vu ma mère et mon frère pleurer. Mon frère était sincère. Ma mère, c’était faux. Elle a surjoué ses larmes. »

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Devant la cour d’assises d’Agen, elle avait, en effet, promis à sa mère de lui révéler où sont ses petites filles. « Ma mère est la dernière personne au monde à qui je dirais où sont ses petites filles », va-t-elle asséner à la barre. Elle ajoute : « Je suis en manque de mes filles. Ça m’a déchiré le cœur de les laisser. Mais je ferai tous les sacrifices pour qu’elles ne voient pas la tronche de leur père et de tout cet entourage familial hypocrite et maléfique. Mon cœur est brisé. Mais vous pouvez me coller 30 ans, mon mental surmontera toutes les épreuves ce que vous allez me faire subir. »

Une requalification des faits demandée par la défense

Me Jean-François Renaudie, l’avocat de la défense, a demandé une requalification en entrave à la justice dans une enquête sur une disparition de mineur, un délit passible de deux ans de prison. Cette question subsidiaire est ajoutée à la liste de celles qui seront posées aux jurés en fin de procès. Pour rappel, Naïma Bel Allam est poursuivie pour « homicide volontaire aggravé sur mineur de 15 ans ». Elle avait été condamnée à 14 ans de réclusion criminelle en première instance et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

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