Le retour de Liverpool à Paris, trois ans après le chaos de la finale de Ligue des champions 2022, ravive des souvenirs douloureux. Peu de supporters des Reds feront le déplacement en raison de la mauvaise gestion des autorités.
Le retour de Liverpool à Paris, pour la première fois depuis la finale de la Ligue des champions 2022 au Stade de France, ravive de mauvais souvenirs pour de nombreux supporters des Reds, marqués par le chaos qui a entaché la soirée chaotique du 28 mai 2022.
Ce mercredi 5 mars, Liverpool, leader de la Premier League, défie le PSG en huitième de finale aller de la grande Coupe d’Europe. Un match très attendu, mais seuls 2 000 supporters des Reds sont attendus au Parc des Princes.
Beaucoup d’entre eux ont décidé de ne pas revenir à Paris après la mauvaise gestion qu’ils avaient subie de la part des autorités locales il y a moins de trois ans, lors de la finale perdue face au Real Madrid (1-0) : le match avait été assombri par un coup d’envoi retardé de 37 minutes, les supporters ayant du mal à accéder à l’enceinte après avoir été canalisés dans des goulots d’étranglement surchargés.
La police avait tiré des grenades de gaz lacrymogène en direction de milliers de supporters anglais coincés derrière des barrières métalliques. Ces derniers ont dû ensuite répondre à une série d’injustes accusations à la suite de ce chaos.
John Gibbons, journaliste anglais, explique ainsi à l’AFP : “Revenir à Paris est trop tôt pour beaucoup de gens. Ce n’est pas seulement ce qui s’est passé ce jour-là, mais aussi ce qui s’est passé après. Le gouvernement français n’a pas assumé la responsabilité.”
“Ressort psychologique”
En mai 2022, la finale, remportée 1-0 par le Real Madrid, avait été marquée par un retard de 37 minutes au coup d’envoi. Les supporters avaient eu des difficultés à entrer dans le stade, étant coincés dans des goulots d’étranglement surchargés.
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La situation avait empiré lorsque la police avait utilisé des grenades de gaz lacrymogène pour disperser des milliers de supporters coincés derrière des barrières métalliques. Ce chaos avait été attribué à une “fraude à grande échelle” de faux billets, selon les autorités françaises.
Cependant, une enquête du Sénat avait révélé que des défaillances dans l’organisation de la sécurité étaient à l’origine du problème, et un rapport indépendant a conclu que l’UEFA portait la “responsabilité principale” de cet échec. Pour beaucoup, ce fiasco rappelle la tragédie de Hillsborough en 1989, où 97 supporters de Liverpool avaient trouvé la mort.
Gibbons souligne ainsi un “ressort psychologique” chez les supporters qui ne veulent pas retourner dans un lieu où ils ont vécu une expérience traumatisante, notamment parce qu’ils estiment qu’il n’y a pas de garanties pour éviter que cela ne se reproduise.
Contexte différent
Malgré l’organisation réussie des JO 2024 et du Mondial de rugby 2023, le ressentiment envers la politique de deux poids deux mesures envers les supporters de football persiste. Daniel Austin, un fan de Liverpool et également journaliste, sil confie comprendre les réticences, se rendra tout de même à Paris pour “ne pas admettre une défaite” face aux accusations mensongères.
Dans le viseur du supporter : Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, qui avait accusé les fans de Liverpool d’être détenteurs des faux billets et d’avoir voulu forcer les grilles du stade.
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Certains supporters refusent de revoir les autorités qu’ils jugent responsables du fiasco et avec lesquelles ils n’ont plus confiance. En prévision du match, la préfecture de police de Paris a indiqué que le dispositif de sécurité serait “classique pour un match de Ligue des champions”. Une source a précisé que “le contexte est différent de celui d’il y a trois ans”, soulignant que cette rencontre n’était “pas classée à risque”.
