l’essentiel
Ce jeudi, le manager toulousain a pris la parole pour la première fois depuis que « l’affaire Jaminet » a éclaté. Focalisé sur les phases finales, il attend que les choses se règlent en coulisses.
“Vous avez bien compris que depuis deux, trois mois, on faisait un peu les canards (sic) en termes de communication.” Concentré sur la réception de Sale dimanche, avec une place en quart de finale de la Champions Cup à la clé, Ugo Mola n’avait visiblement pas prévu de s’exprimer sur le climat actuel autour du Stade Toulousain, nourri au fil des jours par les lettres des uns – Pierre-Yves Revol, président du CO et Yann Roubert, président de la LNR (nos précédentes éditions) – et les déclarations des autres dans la presse (Laurent Marti, président de l’UBB, notamment).
“Je ne pensais pas qu’on me poserait trop de questions sur le sujet”, disait-il lors de la conférence de presse ce jeudi. Bizarre alors qu’il ne s’était pas encore exprimé sur le sujet et qu’on avait pourtant cru déceler, dans certains des propos qui avaient précédé, quelques messages subliminaux destinés à qui voudrait bien se sentir visé. Sur le nombre d’internationaux au sein du club “rouge et noir” – “Je vous rappelle que ce n’est pas nous qui les sélectionnons” –, une référence à peine voilée aux crédits supplémentaires qui en découlent en matière de salary cap, comme sur le nombre de jeunes talents qui lui permettent de tenir le cap durant les doublons : “On nous explique qu’on a beaucoup, beaucoup de joueurs mais personne n’empêche personne de faire jouer les jeunes nulle part.”
“On est obligés de laisser parler et interpréter”
Alors, comme il y a été invité après avoir balayé le volet sportif du week-end à venir, le manager stadiste, qui avait mis au clair ce qui pouvait l’être au cours d’une réunion avec son groupe la semaine passée, a donc livré sa réaction sur ce qui découle de “l’affaire Jaminet” et de l’amende de 1,3 million d’euros négociée. “Il y a encore des procédures en cours (devant l’Autorité de régulation du rugby professionnel, NDLR)”, posait-il. “Il y a beaucoup d’interprétations. Celles des médias ne me dérangent pas parce qu’elles font partie du jeu et je les trouve même plutôt parfois pertinentes.”
En revanche, il s’est montré moins compréhensif avec “celles des acteurs et de certains collaborateurs, de collaborateurs de mécènes, d’entraîneurs qui portent un avis très tranché sur les pseudo-tricheurs ou d’autres.” “Ça me paraît un peu avant-coureur d’une décision ou en tout cas d’une justification ou d’une explication que pourraient donner les organes de direction du club”, poursuivait-il. Réitérant la confiance qu’il accorde à Didier Lacroix – “J’ai évidemment confiance en notre président et en notre organisation” –, il acceptait de faire le dos rond durant la tempête actuelle : “On est obligés de laisser parler même si parfois ça nous frustre un peu, vous l’imaginez bien. On est obligés de laisser interpréter. Je vois même que certains inventent des règles, des pseudo-règlements, des pseudo-dépassements.”
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Une allusion à la déclaration du président girondin dans l’édition de ce jeudi de Sud Ouest, où il affirmait que “le fait qu’être champion de France donne droit à 500 000 euros supplémentaires de salary cap. Même chose si tu es champion d’Europe (1). Si en plus tu triches, tu deviens inaccessible.” Possible… Et Mola de conclure : “Je pense que la première mi-temps est clairement perdue par le Stade Toulousain sur le plan médiatique. J’ose espérer qu’il y en aura une seconde où on pourra dire certaines choses.” Il n’est pas le seul.