l’essentiel
L’entraîneur toulousain ne cachait pas sa déception après la défaite de sa jeune équipe face à l’AJ Auxerre, ce dimanche après-midi sur l’annexe du Stadium (0-2). Le TFC ne verra pas les quarts de finale.
Mickaël, qu’avez-vous dit à vos joueurs après cette défaite ?
On dit que pour espérer gagner, il faut jouer. Et nous, on n’a pas joué. Ces matchs-là peuvent se répéter. Si on ne fait pas preuve de personnalité, qu’on ne cherche pas à prendre des initiatives par le jeu, et c’est ce qu’on veut faire au TEF, parfois tu vas faire nul, tu vas gagner, mais tu n’auras pas la main mise sur le scénario, parce que ça ne va pas dépendre de toi. Et moi aujourd’hui, ce que je regrette, c’est que j’ai le sentiment qu’on n’a pas joué. Il y avait des choses à faire de nettement plus claires et de nettement mieux avec le ballon, et on ne l’a pas fait.
Vous insistiez au début de rencontre sur la volonté de jouer au ballon…
J’ai eu le sentiment qu’on a toujours joué avec le frein à main. Et quand on perd le match, mais qu’on ne joue pas, on ne peut pas apprendre.
Pourquoi ce frein à main ? Le contexte ?
Le but, c’est d’avoir des matchs comme ça. Je pense que c’est ce qu’ils avaient envie d’avoir comme ambiance, de jouer à domicile, de jouer devant du monde. Après, il faut être capable simplement de faire les choses. À l’instant T, être performance c’est répondre à des problèmes de jeu et de le faire avec beaucoup de personnalité, d’envie, de détermination. Aujourd’hui, on avait peut-être de l’envie sans le ballon… Je ne peux pas reprocher à mes joueurs de ne pas s’être battu. Il n’est pas là le problème. Ce n’est pas ce qui nous a manqué. Ce qui nous a manqué, c’est de créer des choses avec le ballon. Et on pouvait faire beaucoup mieux que ça. Moi, je pense qu’on ne l’a pas joué.
Il y a eu ce penalty avant la pause. Quel a été le discours à la pause, car on pouvait considérer cela comme un vrai tournant…
Oui, bien sûr que ça peut être un tournant. On rentre juste après la mi-temps avec l’avantage d’un but. Pour autant, est-ce qu’on aurait su garder cet avantage-là si on l’avait eu à la mi-temps ? On le saura jamais. C’est un fait de jeu parmi tant d’autres. On a su revenir à Pau en perdant 2-1, revenir à Marseille en perdant 2-0. Il y a eu des matchs aussi comme ça en championnat, il fallait le refaire aujourd’hui. C’est un fait de jeu parmi tant d’autres.
Ce penalty raté, est-ce que vous considérez ça comme une erreur de jeunesse ?
Non, pas du tout. Parce qu’il (Darris Zema, NDLR) a tiré des pénaltys à Montpellier, il a utilisé la même technique. Il l’a fait contre Pau. Il tire de la manière dont il veut. Il a marqué tous les penaltys qui s’étaient présentés à lui jusqu’à maintenant. Il a utilisé cette technique-là…
Beaucoup de situations, mais la première vraie frappe cadrée est intervenue à la 80e minute…
C’est ça. Après, on peut dire qu’on n’avait pas les attaquants, qu’on n’avait pas ceci, qu’on n’avait pas cela… Il y avait suffisamment de force sur le terrain pour faire bien mieux que ça. Pour moi, ce n’est pas une excuse. Il fallait que ceux qui étaient là montrent plus de choses et plus de détermination pour pouvoir renverser la tendance et pour pouvoir prendre l’avantage. On aurait pu le prendre sur le penalty, mais au final, sans pour autant créer plus de choses que ça. Il faut faire bien mieux que ce qu’on fait.
Pourtant, malgré ses absents, qu’est-ce que vous pensez de l’effervescence qu’il a pu avoir, surtout sur la première période ?
Il aurait fallu qu’on le fasse avec plus de récurrence, avec plus d’efficacité, et surtout avec plus d’intensité. Je trouve qu’on ne l’a fait que par parcimonie. Ce n’est pas suffisant pour gagner un match comme ça.
Auxerre a su bien gérer le tempo, aussi…
Auxerre venu jouer à cinq en utilisant un système qui doit convenir à l’équipe. Je ne les connais pas suffisamment. Ils ne jouaient pas comme ça avant, sur les matchs qu’on avait vus. Mais c’est normal. Ce n’est pas le même type d’adversaire. On est à l’extérieur. Mais le problème d’aujourd’hui, ce n’est pas Auxerre, c’est nous.
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Vous sortez frustré de ne pas avoir joué ce match ?
Pour être déçu ou pour être frustré, il faut faire les choses. Aujourd’hui, j’ai le sentiment qu’on n’a pas joué. Ce que je veux faire comprendre aux joueurs, c’est que si on veut progresser, il faut avoir une autre approche. C’est-à-dire qu’il faut accepter de prendre les risques, de se tromper. On est là pour apprendre. Ils ont encore beaucoup d’années de formation avant d’aller chez les pros pour certains. Il faut profiter de ces moments-là pour gagner en expérience. Mais pour gagner en expérience, il faut vivre les choses. Je trouve qu’aujourd’hui, moi je les connais bien, ils ne les ont pas vécues suffisamment.
C’était aussi une équipe du TFC très jeune avec beaucoup de 2008, des 2009. Pour vous, est-ce une excuse ?
Ce n’est pas un problème parce que cette équipe-là. Louis Reynaud (2008), Aymen Amaaouch (2009), Ilyas Azizi (2008), Wassim Dardake (2008) jouent avec nous en U19 Nationaux. Ils jouent contre des joueurs qui sont même plus vieux en championnat que ceux d’Auxerre. Le problème, il n’est pas là. Le problème, il est dans ce qu’on a été capable de créer sur ce match-là. On n’a pas créé suffisamment de choses avec le ballon.
Considérez-vous que cette défaite va pouvoir permettre à vos joueurs d’apprendre, justement, et d’être une vraie base d’ici la fin de saison avec les U19 Nationaux ?
J’espère. J’espère, parce qu’on a encore des matchs intéressants à faire et on a encore le championnat. J’espère que ce sera ça. Mais pour ça, il faut être capable d’avoir une autre analyse et c’est ce qu’on fera avec eux. Ceux qui ont eu le sentiment de ne pas avoir joué ce match-là, il va falloir qu’ils lèvent ces leviers-là pour pouvoir profiter pleinement de ces situations et de cette notion de compétition.