Totalement dépassés en première période, les Toulousains repartent à vide de Bordeaux mais conservent la tête à la faveur d’un second acte au cours duquel ils auront sonné la révolte.
Après la belle baffe de l’aller, on n’était pas bien loin d’une belle br… au retour… Du moins pendant 40 minutes. Alors que les internationaux ont soufflé, les Toulousains présents hier à Bordeaux ont terriblement souffert en première mi-temps. Et encore, le mot est faible tant il y avait une classe d’écart au Matmut Atlantique durant ce premier acte entre celui qui s’est vu nouveau leader et une formation stadiste remaniée pour qui la marche a longtemps été beaucoup trop haute. Si bien que pour la première fois de la saison, le Stade Toulousain est revenu à vide d’un déplacement, ce qui n’est pas vraiment immérité mais lui laissera pas mal de regrets au vu de la physionomie des 40 dernières minutes.
Des erreurs payées très cher
Dans la semaine, Laurent Thuéry avait insisté sur le besoin pour sa troupe d’être connectée pour exister face aux Bordelais mais force est de reconnaître qu’il y a eu en Gironde quelques problèmes de réseaux. On ne peut pas vraiment dire que les Toulousains ne s’y sont pas filés mais ce fut le cas de manière bien trop désordonnée. Surtout, ils ont payé très cher la moindre erreur face à une formation en feu, emmenée par un Jalibert éblouissant et bien décidée à étouffer son hôte sans jamais desserrer l’éteinte en imposant un énorme volume de jeu.
S’il y a eu la percée initiale de Cramont sur un ballon de récupération (2) et quelques attaques de ligne de Mallia pour créer un peu d’incertitude sur les trop rares ballons tenus par les siens dans le camp girondin, on a surtout vu une formation de l’UBB conquérante, cantonnant un adversaire dans son camp. Une touche perdue des « rouge et noir » sur leurs 22 m ? Un essai de Van Rensburg (7). Un peu d’espace à la réception d’une chandelle de Saito ? Une valise de l’ouvreur intérimaire des Bleus et une longue passe pour décaler Depoortere pour l’essai du break (15-0, 15).
Malgré Banos et Willis qui ont essayé de se démultiplier pour éteindre l’incendie, les coéquipiers du troisième ligne anglais se sont montrés bien trop maladroits ballon en main dans le camp adverse pour peser sur les débats. Et se sont fait punir une nouvelle fois après avoir pris 80 mètres dans la vue à la suite d’un ballon tombé proche de l’en-but de l’UBB. Un nouvel en-avant de Lebel et une mêlée introduction Lucu plus loin, Jalibert n’avait plus qu’à allonger pour Bielle-Biarrey, auteur de son 25e essai de la saison après un crochet intérieur éclair sur Epée (22-0, 32).
Pour ne rien arranger aux affaires du champion en titre, ce dernier ne trouvait rien de mieux que de basculer inutilement Buros pour laisser les siens à 14 dans la foulée (34) avant que les hommes d’Ugo Mola ne soient une nouvelle fois punis après un en-avant au contact de Ntamack proche de la ligne (37) et transformé en essai par Penaud une minute plus tard (29).
A lire aussi :
Stade Toulousain : “On a pensé que c’était le meilleur pour nous…” Le choc face à l’UBB est-il vraiment dévalorisé ?
Un bonus enlevé à défaut de l’avoir empoché
À 29-0 au repos, le seul enjeu résidait dans le fait de savoir si les visiteurs, avec la réaction d’orgueil qui s’imposait, seraient en mesure de trouver les ressources de priver leurs bourreaux du bonus offensif. S’ils ont manqué d’à-propos dans la zone de vérité (42, 45, 58), ils y sont parvenus, ce qui ne sera assurément pas neutre au moment au moment du décompte final dans sept journées. Alors que Castro-Ferreira sanctionnait d’une interception des Bordelais un peu trop facile en jouant de leur camp (29-7, 55), Brennan (61) puis Vergé (63) faisaient passer un sacré frisson dans le camp adverse. Sans compter qu’avec la pénalité de Mallia (76) après un échec facile de Jalibert (72), le Stade était en prime revenu dans les clous du bonus défensif (24-29). Il ne l’a malheureusement conservé que deux minutes, balbutiant le renvoi. Le résumé d’une soirée passée sur courant alternatif.
