18:17 GMT - Wednesday, 05 March, 2025

VIDEO. “Mon pays c’est la France” : une jeune Anglaise visée par une OQTF se bat pour rester “chez elle”

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Posted 16 hours ago by inuno.ai

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l’essentiel
Niamh, une jeune Britannique de 26 ans, a grandi en France depuis ses 7 ans. Si elle a fait sa vie dans les Hautes-Pyrénées où elle s’est mariée, elle va être expulsée du territoire français le 10 mars et séparée des siens. Car depuis le Brexit, elle se retrouve en situation irrégulière.

Chaque seconde qui s’écoule la rapproche un peu plus du déchirement auquel elle se refuse : Niamh, une Britannique de 26 ans qui a vécu en France depuis son plus jeune âge, victime des conséquences du Brexit, va être expulsée du territoire français le 10 mars.

Arrivée en France à l’âge de 7 ans, Niamh (se prononce Nive) n’a pourtant jamais envisagé de quitter les Hautes-Pyrénées où elle a grandi. Ses parents, originaires de Scarborough, en Angleterre, ont choisi de s’installer dans le sud de la France après un coup de cœur lors de vacances. Mais leur séparation, un an plus tard, a bouleversé l’équilibre familial.

“Ma mère a toujours tout fait pour moi. Elle a enchaîné le ménage, le jardinage, s’occupait d’une dame handicapée”, raconte-t-elle. Sur les bancs de l’école primaire de Trie-sur-Baïse, Niamh apprend la langue française, puis est scolarisée à Notre-Dame- de-Garaison jusqu’en troisième. Adolescente, elle prépare un CAP coiffure à Tarbes.

“Je me sentais déracinée”

Quand, fin 2018, un coup de fil change le cours de son existence. Sa grand-mère paternelle, restée en Angleterre, est en mauvaise santé et le père de Niamh demande de l’aide à sa fille. “J’ai accepté, alors que je n’avais jamais voyagé. Pas même quitté les Hautes-Pyrénées.”

La jeune femme à peine sortie de l’adolescence reste au chevet de sa mamie jusqu’à son décès. Un moment difficile pour Niamh qui vit mal son séjour en Angleterre. “Je ne m’adaptais pas à la mentalité de là-bas. Je me sentais déracinée.”

Et lorsque la pandémie de Covid éclate au même moment, elle se retrouve bloquée dans son pays natal. Dès que les restrictions sanitaires sont levées, elle saute dans un avion pour revenir en France. Mais le soulagement fait place à la consternation. Car elle ne s’attendait pas à subir de plein fouet les répercussions du Brexit, entré en vigueur en 2020.

Un retour semé d’embûches

À peine Niamh est de retour en Bigorre, les ennuis commencent. “Mon numéro de sécurité sociale n’existait plus. Comme si je n’avais jamais vécu ici ! ” L’obtention d’une carte de séjour est alors nécessaire pour être dans la légalité. “J’ai fait la demande de carte, mais sur mon récépissé il était écrit que je n’avais ni le droit de travailler, ni d’étudier.”

Malgré les barrières administratives, elle retrouve ses repères : sa maman, ses amis, ses animaux… À Capvern, elle s’investit bénévolement au sein de l’association Pots à Pouff qui lutte contre la maltraitance animale.”J’adorais ce que je faisais ! Ils m’ont même proposé un service civique. Mais sans réponse de la préfecture, ça n’a pas pu se faire. “

De plus en plus angoissée par la situation, elle connaît néanmoins le bonheur de rencontrer Clément, un jeune homme de son âge originaire du plateau de Lannemezan. “On avait plein d’amis en commun. Ça a été un vrai coup de foudre.”

Expulsée malgré son mariage

Niamh redoute d’être séparée de son mari Clément et des siens.
Niamh redoute d’être séparée de son mari Clément et des siens.

Si le couple s’est marié en décembre 2024, la carte de séjour de Niamh n’a pas été renouvelée et elle a fait l’objet de deux obligations de quitter le territoire français (OQTF) en deux ans. “Quand j’ai ouvert la première lettre, j’ai fondu en larmes. Ma première pensée, c’était : “Je vais être séparée de Clément.””

Une semaine après son union avec Clément, la jeune femme est convoquée devant le tribunal de Tarbes qui tranche : puisqu’elle n’a pas d’emploi et de carte de séjour, elle doit quitter la France sous 30 jours.

Les semaines suivantes, tout s’accélère. Contrôlée avec son mari sur la route, elle est placée en garde à vue après que les gendarmes ont constaté sa situation irrégulière.”C’était traumatisant, j’ai failli aller en centre de rétention pour migrants mais heureusement, ils m’ont assignée à résidence. Depuis, je dois pointer tous les jours à la gendarmerie de Trie-sur-Baïse.”

La préfecture, inflexible, lui retire son passeport et lui impose d’acheter un billet d’avion pour prouver son départ imminent. “Je vais être escortée jusqu’à l’avion, comme une délinquante.”

Une situation incompréhensible

Niamh ne comprend pas pourquoi elle est traitée de la sorte alors qu’elle a passé l’essentiel de sa vie en France et n’a jamais posé problème. “Je suis ici depuis toujours, ma mère est ici, ma vie est ici.” Pourtant, le 10 mars, elle sera inexorablement séparée des siens.

“C’est très dur de savoir que ma femme va partir comme ça”, se désespère Clément. “C’est injuste. Il y a des étrangers qui abusent du système et on les laisse faire. Elle, elle veut juste travailler et vivre avec moi. ”

Alors que l’échéance approche, Niamh espère encore un revirement. Ses grands yeux bleus remplis de larmes implorent le préfet des Hautes Pyrénées. “Je lis des livres en français, je regarde des séries en français. Mon pays que j’aime c’est la France. Ne mettez pas tous les OQTF dans le même bateau s’il vous plaît.”

Les Britanniques face aux expulsions post-Brexit

Depuis l’entrée en vigueur du Brexit, la situation des ressortissants britanniques résidant dans l’Union européenne a évolué. Certains se retrouvant en situation irrégulière. Selon les données publiées par Eurostat, entre janvier 2021 et septembre 2022, 2 285 ressortissants britanniques ont fait l’objet d’ordres d’expulsion émis par des pays membres de l’Union européenne.

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