Les images font le tour des réseaux sociaux depuis quelques heures. Mardi 4 mars, des députés serbes ont provoqué le chaos au sein de l’hémicycle du Parlement. Les opposants ont allumé des fumigènes et lancé des fusées éclairantes provocant un énorme nuage de fumées. Une scène marquante, et grave, trois députés ayant été blessées dans l’évènement, dont une grièvement, comme l’ont indiqué les autorités locales.

Ces députés de l’opposition ont lancé leur action aussitôt après l’adoption de l’ordre du jour de la séance parlementaire. Plusieurs d’entre eux ont allumé des fusées éclairantes colorées et lancé des fumigènes de couleur rose et noire, selon des images diffusées en direct par le Parlement.

“Renverser le régime”

Selon la présidente de l’Assemblée, Ana Brnabic, et le ministre de l’Intérieur, Ivica Dacic, certains ont aussi diffusé du gaz lacrymogène. Une députée a été hospitalisée en soins intensifs après avoir été victime d’un AVC, a indiqué le ministre de la Santé, Zlatibor Loncar. Déterminée à faire poursuivre des travaux de l’Assemblée, Ana Brnabic a fustigé l’opposition de mener une “révolution de couleur (qui) a échoué”.

Le parquet de Belgrade a déclaré avoir ordonné à la police “de rassembler toutes les preuves disponibles pour identifier les individus qui ont apporté et utilisé des engins pyrotechniques” pendant la session. Le ministre de l’Intérieur a affirmé que les députés qui se sont livrés à ces violences – qui ont également appelé à “renverser le régime” sur une banderole – ne seraient pas protégés par leur immunité parlementaire.

“La Serbie se soulève”

Peu avant les incidents, un des leaders de l’opposition, Radomir Lazovic, a réitéré l’appel à la formation d’un “gouvernement de transition” pour “créer les conditions pour des élections libres”, une requête déjà rejetée par le président Vucic. Invité dans la soirée sur le plateau d’une télévision locale, ce dernier a dénoncé des “actes de hooliganisme”, selon lui, jamais vus dans le Parlement serbe depuis la démocratisation politique du pays au début des années 1990. “C’est un jour difficile pour la Serbie et pour chaque citoyen normal de ce pays”, a-t-il déclaré.

Quelques heures après les premiers incidents, des scènes chaotiques ont à nouveau éclaté lorsqu’un député de l’opposition a déchargé un extincteur sur d’autres députés. Les députés ont également brandi des drapeaux serbes et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : “Vos mains sont ensanglantées” et “Répondez aux demandes des étudiants !” D’autres ont déployé une grande banderole noire où était écrit : “La Serbie se soulève pour que le régime tombe”.