L’affaire a fait couler beaucoup d’encre dans le Gers. Son jugement risque aussi de faire causer… Ce vendredi 28 mars, la Fédération française de rugby (FFR) a statué sur les débordements qui ont émaillé la rencontre entre l’ES Gimont et l’AA Nogaro. Le dimanche 16 mars dernier, ce match en retard de Fédérale 2 mettait aux prises deux formations gersoises dans le besoin de points. La première citée pour accrocher une place dans les qualifiés, la seconde pour sauver sa peau à ce niveau de compétition.

A lire aussi :
Rugby amateur : “Ils ont pété les plombs…” Un match de Fédérale 2 écourté après de gros débordements entre joueurs et spectateurs

L’empoignade s’est, d’abord, déroulée dans une ambiance cordiale, jusqu’en deuxième mi-temps, où certains acteurs de la partie sont sortis de leurs gonds sur le terrain, avec deux cartons rouges distribués par l’arbitre, puis en dehors. Des coups ont été échangés, des insultes proférées… L’homme en noir a pris la décision d’interrompre prématurément la partie, alors que les forces de l’ordre étaient appelées pour ramener le calme.

1 000 euros d’amende…

Presque deux semaines plus tard, ce jeudi 27 mars, les deux formations ont été entendues en visio-conférence par la FFR. Une audition d’une vingtaine de minutes, où chacune des deux formations mise en cause – Gimont était défendu par une avocate – a pu défendre ses positions, témoignages écrits et autres arrêts de travail à l’appui. En possession de la Fédération également, les rapports de l’arbitre et du représentant fédéral.

Disposant d’un délai maximal de 48 heures pour se prononcer, la FFR a finalement communiqué les sanctions prises au cours de l’après-midi ce vendredi 28 mars : l’ES Gimont écope d’une amende de 1 000 euros et ses deux prochains matchs se tiendront sous l’œil vigilant d’un délégué sécurité. La victoire bonifiée des “Étoilistes” est, elle, entérinée.

A lire aussi :
Violences dans le rugby amateur : “C’est déplorable…” L’entraîneur de Nogaro regrette les incidents à la fin du match à Gimont

En revanche, et c’était la crainte principale des Gimontois, aucun retrait de points ni de suspension du terrain. “On avait surtout peur de ça… Ça aurait pénalisé tout le monde, surtout les joueurs. Et puis, financièrement, la journée contre le Lombez-Samatan Club va être très intéressante. Donc on est soulagé”, réagit Vincent Pene, coprésident de l’ES Gimont.

Dans le camp adverse, la menace d’une éventuelle perte de points ne faisait ni chaud ni froid. “On a intégré depuis longtemps qu’on sera en Fédérale 3 l’année prochaine”, confie Patrick Franch. Le coprésident de l’AAN regrette surtout la mauvaise image renvoyée par son club, qui devra également s’acquitter d’une amende de 1 000 euros. Un point c’est tout !

“Des accusations graves et non fondées”

Pas sûr, en revanche, que la hache de guerre ne soit enterrée entre les deux pensionnaires de Fédérale 2. Des plaintes ont été déposées de part et d’autre, et les insultes à caractère raciste (soi-disant) proférées par des spectateurs et rapportées par Nogaro restent en travers de la gorge du clan gimontois. “Ce sont des accusations graves et non fondées. On se réserve le droit, peut-être, de donner des suites à l’affaire”, assure Vincent Pene.

A lire aussi :
Violences dans le rugby amateur : après le match arrêté face à Nogaro, les Gimontois refusent “d’être désignés coupables”

Une chose est sûre, les deux clubs, quels que soient leurs torts, ne sortent pas grandis. “Ça ternit l’image du rugby”, admet en ce sens Patrick Franch. Ce vendredi soir, Gimontois et Nogaroliens, désireux de se replonger dans leur fin de championnat, partagent une volonté commune d’apaisement.