l’essentiel
Un récent sondage publié par HASE, un fabricant allemand de poêles et chaudières, révèle qu’une légère majorité de Français pensent que les poêles et chaudières à bois seront interdits à partir de 2027. Mais cette croyance est complètement fausse. On vous explique.
Les Français semblent perdus. Dans une enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 2632 personnes (dont 1101 personnes possédant un chauffage au bois) résidant en France par le fabricant allemand HASE, la réglementation européenne concernant les chauffages au bois suscite l’incompréhension de nos compatriotes. Et nécessite, selon eux, une meilleure communication.
Ainsi, plus d’une personne sur deux, en France, pense que la vente de poêles et chaudières à bois sera interdite d’ici deux ans. Ce qui est complètement faux ! Ils sont 51 % à donner une mauvaise réponse lorsqu’ils sont interrogés sur les équipements concernés par la loi. Seules 10 % des personnes interrogées donnent la bonne réponse : seuls les appareils les plus polluants devraient être interdits à partir de 2027.
Les foyers ouverts dans le viseur
Mais alors, d’où proviennent ces rumeurs et sont-elles aussi fausses que ça ? Pas vraiment car le chauffage au bois est réellement dans le viseur de la Commission européenne. “La rumeur vient d’un vrai risque dû à un règlement Ecodesign mais qui, comme de nombreux textes en ce moment côté UE, a été repoussé. L’alerte est donc moins vive qu’il y a quelques semaines”, expliquait Audrey Zermati, directrice stratégie chez Effy, spécialisée dans la rénovation énergétique auprès du Figaro immobilier.
En vérité, ce sont les appareils les moins performants et les plus polluants qui seront interdits à partir de 2027 et non pas la totalité des chaudières ou autres types de chauffage au bois. Dans le viseur, les foyers ouverts qui représentent une perte calorifique énorme : selon Franceabris, environ 60 % de leur chaleur part dans l’atmosphère au lieu d’être envoyée dans l’habitation chauffée. Et d’après le ministère de la Transition écologique, les cheminées à foyer ouvert sont responsables de 21 % des émissions totales du chauffage au bois, alors qu’elles ne constituent que 10 % du parc des équipements à l’échelle nationale.
Réglementation encore floue
Selon la réglementation choisie par l’Union Européenne, de nombreux appareils de chauffage au bois, notamment les poêles et cheminées les moins récentes, pourraient être obsolètes dès 2027. En effet, et même s’il reste une énergie renouvelable, le bois demeure un émetteur de particules fines lors de la combustion. Des micropolluants, invisibles à l’œil nu, qui ont un impact direct sur la pollution atmosphérique, surtout en hiver. Cette éventualité, encore floue pour de nombreux Français, divise : 37 % jugent cette éventualité justifiée pour des raisons environnementales et de santé publique, tandis que 38 % s’y opposent.
En cas d’interdiction des équipements actuels, plus de 75 % des personnes interrogées continueraient à se chauffer au bois mais en adoptant un système plus performant et moins polluant. Un obstacle majeur se pose néanmoins pour la majorité des Français interrogés : l’aspect financier, alors que le dispositif MaPriveRenov’ connaît des retards de paiement en ce début d’année 2025. Seuls 23 % d’entre eux estiment avoir les moyens de changer de mode de chauffage sans aide si cela s’avérait nécessaire d’en changer.